Avec un taux d’incidence trois fois supérieur à la moyenne nationale, les Bouches-du-Rhône font partie des départements métropolitains les plus touchés par la 4e vague. Elles recensent 683 cas de Covid pour 100 000 habitants, contre 236 sur l'ensemble de la France.
En conséquence, le plan blanc a été déclenché le 4 août dans les hôpitaux de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur « Nous sommes désormais contraints une fois encore d’organiser la déprogrammation de certains soins moins urgents et de reporter des interventions chirurgicales ou des prises en charge médicales pour les patients pour lesquels ces délais seront les moins inquiétants », s’inquiète l’Assistance Publique – Hôpitaux de Marseille (AP-HM).
La saturation hospitalière commence à se faire sentir à Marseille ou « les nombres d’appels au SAMU, de venues pour diagnostic et prise en charge à l’IHU de Marseille, de passages aux urgences, d’hospitalisations conventionnelles ou d’entrées dans nos services de réanimation sont désormais en augmentation constante », poursuit l’AP-HM.
Faible vaccination
Depuis le 21 juillet, 59 patients Covid ont été admis en réanimation dans les hôpitaux marseillais, pour une moyenne d’âge de 57 ans – « le plus jeune patient a 21 ans et le plus âgé a 79 ans ». À l’instar des autres régions, le taux de vaccination des patients admis en réanimation reste très faible. Ainsi, 92 % d’entre eux n’étaient pas vaccinés, ou n’avaient reçu qu’une seule dose de vaccin, selon l’AP-HM, confirmant les données de l’ARS PACA. Globalement dans la région, « 94 % des patients admis en réanimation n’étaient pas (totalement N.D.L.R.) vaccinés », souligne l’AP-HM, qui appelle à une vaccination massive et rapide de la population bucco-rhodanienne.
Et, en effet, les Bouches-du-Rhône restent l’un des départements métropolitains les moins vaccinés de France. 61 % de la population a reçu au moins une dose, contre 83 % à Paris ou 73 % dans le département proche des Alpes-Maritimes. Seuls l’Ain, la Haute-Corse, les Alpes-de-Haute-Provence ou encore l’Oise ont des taux de vaccination comparable aux Bouches-du-Rhône, autour de 60 % de primo-injections.
Souplesse sur le pass
À Marseille, comme ailleurs, le pass sanitaire a fait son entrée lundi à l’hôpital. Une mesure qui a valu une brève passe d’armes sur Twitter, entre le directeur général de l’AP-HM, François Crémieux, et le Pr Didier Raoult. Le patron de l’IHU a en effet affirmé que « comme médecins, à l’IHU, nous n’envisageons pas la non-prise en charge de patient du fait de l’absence de pass sanitaire ». Retoquage poli du directeur de l’AP-HM : « l’IHU se conforme aux mêmes principes que tous les services de l’AP-HM. Et c’est bien ainsi », à savoir : « le pass sanitaire mis en œuvre à l’IHU et les soins pour tous ».
L’IHU se conforme aux mêmes principes que tous les services de l’AP-HM. Et c’est bien ainsi. 1 le passe sanitaire (mis en œuvre à l’IHU comme ailleurs) et 2 les soins pour tous. https://t.co/vA74Mmf2Iv pic.twitter.com/XhvJM837eT
— François Crémieux (@FCREMIEUX) August 11, 2021
À l’instar de l’AP-HP, l’AP-HM entend rester souple sur la mise en place du pass sanitaire dans ses établissements. Elle appelle notamment ses patients à ne pas « renoncer au soin ! Aucun patient ne se verra refuser une prise en charge adaptée à son état de santé ». Pour les consultations et soins externes, l’établissement met par exemple en place des tests antigéniques sur place pour les patients ne disposant pas d’un pass sanitaire, et « en cas de refus de test, il appartiendra au médecin de décider du niveau d’urgence de la consultation ou de l’examen externe et de sa réalisation immédiate ou différée sur des considérations purement médicales ». L’AP-HM affirme par ailleurs que les agents de sécurité, en charge de contrôles de pass, seront « assistés de référents médicaux et administratifs afin de répondre aux situations complexes ».
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