Des directions d’hôpitaux poussent les médecins à sacrifier leurs jours de congés !

Publié le 30/05/2013
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Crédit photo : S. TOUBON

Le Syndicat national des praticiens hospitaliers anesthésistes réanimateurs élargi (SNPHAR-E), membre de l’intersyndicale Avenir hospitalier, a levé le lièvre : certaines directions d’hôpitaux font actuellement pression sur des médecins pour les inciter à renoncer à leurs jours de congés acquis au titre de la réduction du temps de travail (RTT), au mépris de la loi.

Durant les deux dernières semaines, le SNPHAR-E affirme avoir été alerté « à plusieurs reprises » par des praticiens hospitaliers titulaires. Ces derniers « subissent une pression morale de leurs administrations » dans le seul but de les convaincre à abandonner des congés afin de participer à un « effort collectif d’assainissement des comptes déficitaires de leurs hôpitaux ». Le syndicat se dit « stupéfait et indigné » par de telles méthodes.

Droit acquis

Joint par « le Quotidien », le Dr Bertrand Mas, président du SNPHAR-E, précise que deux médecins du CH d’Agen et un médecin du CHU de Poitiers, au moins, sont concernés par cette pression sur l’abandon de congés pour « trois à cinq jours ». « Est-ce de l’ignorance, de la bêtise ou une stratégie concertée de certaines directions hospitalières », interroge le Dr Mas dont l’alerte se veut « à visée préventive ».

Selon la réglementation, les PH bénéficient de 20 jours de congés par an. Pas question de remettre en cause cet avantage acquis, met en garde le syndicat. « Aucun accord local, aucun arrangement, aucune négociation intra hospitalière ne peut remettre en cause ce droit acquis depuis 2002 », insiste le SNPHAR-E qui invite les praticiens concernés à refuser ce type d’accords et à les dénoncer « auprès des tribunaux administratifs compétents ». Le syndicat appelle parallèlement le ministère de la Santé à faire respecter la réglementation.

Ce regain de tension sur les congés hospitaliers intervient à l’heure où certains hôpitaux « paient des médecins intérimaires à prix d’or ». « On touche à l’absurde en plus de l’illégalité », peste le SNPHAR-E.

 CYRILLE DUPUIS

Source : lequotidiendumedecin.fr