Les revalorisations du « Ségur » signées en juillet 2020 permettront-elles un vrai renversement de tendance sur les salaires à l'hôpital ? Au-delà du contexte de la crise sanitaire, elles semblent, en tout cas, avoir été pleinement justifiées au regard de l'évolution récente baissière des salaires dans la fonction publique hospitalière (FPH).
En effet, la direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees, ministère de la Santé) publie ce jeudi une étude révélant qu'en 2019 le salaire net moyen dans la fonction publique hospitalière avait diminué de 0,8 % en euros constants par rapport à l'année précédente. En réalité, le salaire moyen a été en augmentation de 0,3 % par rapport à l'année précédente mais en baisse si on le corrige de l'inflation. Le salaire moyen avait déjà baissé de 1 % en 2018 en euros constants, redescendant même à son niveau de 2013.
Ainsi, en 2019, un agent gagnait, en moyenne « 2 315 euros net par mois » pour un temps plein. Cette étude inclut tous les salariés des établissements sanitaires et médico-sociaux publics – fonctionnaires, contractuels et (malgré une différence statutaire) les personnels médicaux (médecins, pharmaciens, chirurgiens-dentistes).
Pour les seuls personnels médicaux, le salaire moyen était de 5 704 euros en 2019, en repli de 0,3 % en euros constants.
Un an avant le Ségur, 2019 avait pourtant été une année de revalorisations salariales dans le cadre du protocole sur les parcours professionnels, les carrières et les rémunérations (PPCR). Mais ces hausses étaient restées modestes, faute de revalorisation du point d'indice.
Disparités salariales
À noter que le salaire des fonctionnaires de catégorie A de la FPH a baissé de 2 % en euros constants (à 2 575 euros), ce qui s'explique en grande partie par la bascule en 2019 des personnels socio-éducatifs de la catégorie B à la catégorie A. Les contractuels percevaient eux, toujours en moyenne en 2019, 1 672 euros net soit une baisse de 0,3 % en euros constants.
Les disparités salariales ont légèrement diminué – les salaires les plus hauts diminuant plus fortement. En revanche, les inégalités de genre demeurent : le salaire net moyen des femmes est inférieur de 20,6 % à celui des hommes et à « profil identique » l'écart est encore de 3,6 % mais qui s'explique largement par un recours plus important des femmes au temps partiel.
Enfin, cette étude permet un éclairage sur le turn-over des agents hospitaliers : les salariés en place de janvier 2018 à décembre 2019 chez le même employeur et avec la même quotité de temps de travail représentent les deux tiers du temps de travail.
La fonction publique hospitalière compte 1,1 million d'agents, soit l'équivalent de 1 million de temps plein.
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