La coopération médicale est doublée d’un partenariat public privé (PPP) financier, cet outil qui confie des chantiers au privé afin d’étaler la dépense publique. Le consortium Icade/Eiffage a décroché le contrat. La cité sanitaire lui versera un loyer de 21 millions d’euros durant les 35 années du bail (70 % à charge de l’hôpital, 30 % à charge de la clinique).
Ce choix du PPP a été poussé en 2004 par le ministère de la Santé et les élus locaux socialistes, Claude Évin en tête, alors député de la circonscription. Eiffage a investi 280 millions d’euros et coulé 60 000 m3 de béton pour fabriquer la cité sanitaire. Avec le recul, une erreur ? Pesanteurs, surcoûts : le centre hospitalier Sud francilien (Essonne) se débat avec son propre PPP. À Saint-Nazaire, les discours officiels se veulent rassurants. « Il n’y a pas eu de malfaçon majeure. Les coûts et les délais ont été tenus », observe la DG d’ARS des Pays-de-la-Loire, Marie-Sophie Desaulle. « Il fallait se reconstruire et l’hôpital n’avait aucune capacité d’autofinancement, complète le directeur du CH. Nous n’avons pas délégué la maintenance et évité certaines erreurs faites par le Sud francilien ».
Reste qu’il faut bien trouver l’argent pour le loyer. L’ARS verse une aide de 11 millions d’euros chaque année. Où trouver le complément ? En baissant les coûts et en dopant l’activité. Un pari osé, qui ne laisse guère la place à l’erreur. « Nous suivons la situation trimestre après trimestre, glisse la DG d’ARS. Nous voulons nous assurer que les deux établissements sont viables ». Fin 2012, l’Agence a donné 4 millions d’euros à l’hôpital pour réduire son déficit. C’était une année de transition. La cité sanitaire doit maintenant voler de ses propres ailes.
Paris suit de près le dossier via un comité interministériel, le COPERMO, chargé de surveiller les risques financiers. Une subvention complémentaire sera débloquée, peut-être. Avant cela, la carte de la coopération doit être jouée à fond, expose l’ARS. Plus de doublon, une mutualisation maximale, en dépit des freins culturels ou organisationnels. Les équipes sont prévenues : elles sont condamnées à s’entendre.
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