LE GROUPE Générale de santé, numéro un de l’hospitalisation privée en France, se sépare de la clinique Hartmann, à Neuilly-sur-Seine. Un petit établissement (60 lits) spécialisé en cancérologie, déficitaire, avec un projet médical et un volume d’activité en décalage avec les attentes de Générale de santé.
La vente a été conclue lundi. Le repreneur, le centre médico-chirurgical Ambroise Paré-Pierre Cherest, n’ignore rien de la situation de la clinique Hartmann : les deux établissements se font face dans la même rue. Dominique Boulangé, à la tête du centre Ambroise Paré-Pierre Cherest depuis 25 ans, entend restructurer en profondeur la clinique Hartmann pour la remettre à flot. « Cet établissement était la référence il y a 25 ans, mais il a raté le coche. Nous allons remettre aux normes les blocs opératoires, et restructurer la cancérologie de façon à relever l’activité », expose la directrice.
Les contrats des médecins renégociés ?
Frictions en vue avec les spécialistes libéraux d’Hartmann, une petite soixantaine. Car Dominique Boulangé entend renégocier certains contrats médicaux. « Ce n’est plus possible de travailler comme il y a 25 ans, expose la chef d’établissement. La clinique Hartmann manque d’investissements, mais elle souffre aussi de son organisation. Peu de médecins y travaillent à temps plein. La plupart ne prennent qu’une vacation par semaine, voire par mois. C’est un gros problème, car les médecins ne s’investissent pas dans le projet ». Obligation de tenir un dossier médical partagé, et surtout, obligation d’assurer la permanence et la continuité des soins : « Je ne transigerai pas là dessus, prévient Dominique Boulangé. Il n’est pas tolérable, par exemple, qu’un patient soit livré à lui-même quand son chirurgien part en vacances. Les médecins doivent organiser leurs remplacements ».
Le Dr Michel Saada, président de la CME de la clinique Hartmann, souhaitait que les médecins puissent racheter l’établissement via la société Proclinik («le Quotidien» du 30 janvier). Déçu ? « Non, assure l’anesthésiste. Notre projet Proclinik est toujours d’actualité, mais la clinique Hartmann n’était pas la bonne cible. Nous n’avons pas voulu investir car l’opération nous semblait risquée ». Que lui inspirent les restructurations à venir ? « On ne voit pas ça d’un mauvais il. La nouvelle direction semble vouloir maintenir notre projet de cancérologie, c’est important. Pour le reste, c’est un peu prématuré de réagir ».
Un membre de la CME d’en face, lui, est nettement plus enthousiaste : « Hartmann est une clinique à la vieille mode, chacun vient y faire ce qui l’intéresse sans projet commun, expose ce médecin du centre Ambroise Paré-Pierre Cherest. Les activités des deux établissements sont complémentaires. Ce rachat devrait permettre à Hartmann de se retaper ».
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