La famille hospitalière est en deuil après la disparition brutale de Thomas Lauret, 53 ans, directeur de l’hôpital (privé à but non lucratif) La Porte verte, à Versailles. Originaire de Nîmes, il était titulaire d'un DESS en qualité, évaluation, performance et organisation en santé et d'un master 2 en économie et gestion des systèmes de santé. Il est passé par Sciences Po Paris avant de sortir directeur d'hôpital de la 34e promotion (1995) de l'École nationale de santé publique (désormais École des hautes études en santé publique).
Il avait d’abord exercé en psychiatrie en tant que DRH et directeur des usagers de la qualité et des partenariats au centre hospitalier Sainte-Anne à Paris (1997-2001), avant de devenir directeur des ressources humaines et des affaires médicales à l'hôpital Sainte-Périne de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP, 2002-2004).
Toujours au sein du CHU francilien, Thomas Lauret avait rejoint le groupe hospitalier Bichat-Claude-Bernard en tant que directeur de la stratégie, des affaires médicales et de la recherche. En mars 2010, il était devenu directeur de l'hôpital Antoine-Béclère, autre fleuron hospitalier, avant de passer en 2012 directeur adjoint des hôpitaux universitaires Paris-Sud. Il avait quitté ces fonctions en août 2015, date de son départ de l'AP-HP, pour rejoindre la maternité parisienne emblématique des Bluets qu’il a dirigée jusqu'en mai 2016, avant de rejoindre La Porte Verte.
En parallèle, depuis septembre 2014, il présidait l'Association pour le dépistage des cancers à Paris (Adeca75). Depuis 2021, il était devenu directeur général d’Univi Santé (groupe associatif, qui regroupe la Porte Verte et deux autres établissements).
Curieux et pragmatique
Selon le syndicat de cadres hospitaliers Syncass-CFDT, qui lui a rendu un hommage appuyé, Thomas Lauret se sentait investi « d’une haute mission de service public, alliant altruisme et opérationnalité. Extrêmement curieux, d’une vive intelligence démonstrative, pragmatique, Thomas avait naturellement de grandes capacités à diriger ». Accordant beaucoup d’attention à ses équipes, il pouvait parfois désarçonner ses interlocuteurs « par son mode de communication très direct, parfois abrupt, et sa façon de regarder intensément », se souvient le Syncass-CFDT, à propos de ce manager qui s’était aguerri aux situations de crise (attentats ou le Covid).
Sur les réseaux sociaux, les hommages d’hospitaliers se sont multipliés comme celui de Catherine Latger, directrice du centre hospitalier Compiègne-Noyon.
Parallèlement à ses fonctions de manager hospitalier, Thomas Lauret s’était investi comme élu du Parti socialiste où il a occupé les mandats de conseiller du XVIème arrondissement de Paris de 2008 à 2014, puis conseiller de Paris jusqu’en 2020. Il était salué comme un spécialiste des questions de santé publique, ayant par exemple soutenu l'installation du premier centre d'hébergement pour sans-abri dans ses terres de l'Ouest-parisien.
Au-delà du monde hospitalier, de nombreuses personnalités politiques et/ou élus à la mairie de Paris (dont la conseillère Horizons Julie Boillot, le communiste Ian Brossat devenu sénateur de Paris, le député Renaissance Sylvain Maillard, la conseillère régionale Modem Béatrice Lecouturier, la députée macroniste Olivia Grégoire et ou le député socialiste Jérôme Guedj) ont salué sa mémoire.
Ses obsèques se dérouleront lundi 30 septembre à 10h à la chapelle du cimetière protestant de Nîmes. La rédaction du Quotidien du Médecin adresse ses condoléances à sa famille et à ses proches.
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