Un ministre, trois leaders et deux chaises vides

Hôpital : Véran reprend langue avec les syndicats de praticiens  

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Publié le 02/03/2020
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Gouvernance, attractivité, statuts : reçus à dîner au ministère, les présidents de l'INPH, de la CMH et du SNAM-HP ont échangé avec Olivier Véran sur les dossiers chauds. Avenir hospitalier et APH ont boycotté l'invitation en soutien à Jeunes médecins, non convié.

Le locataire de Ségur a reçu les PH jeudi dernier

Le locataire de Ségur a reçu les PH jeudi dernier
Crédit photo : SEBASTIEN TOUBON

C'est dans la foulée d'un énième point presse sur le coronavirus qu'Olivier Véran a reçu discrètement, jeudi dernier au ministère de la Santé, trois présidents de syndicats de praticiens hospitaliers (PH) pour une prise de contact lors d'un dîner informel.

Pendant deux heures, les Drs Rachel Bocher (INPH), Norbert Skurnik (CMH) et le Pr Sadek Beloucif (SNAM-HP) ont discuté à bâtons rompus, autour d'une pintade farcie, des sujets de préoccupation des PH. Si la conversation a été monopolisée par le Covid-19, les chantiers syndicaux en cours ont été évoqués, de la gouvernance médicale à l'attractivité des carrières en passant par la démographie médicale et la réforme des statuts… Des échanges entrecoupés par la sonnerie du téléphone du ministre, très sollicité mais à l'écoute aux dires de convives satisfaits de ce « moment de convivialité » « sympathique et détendu ». « Il n'a apporté aucune réponse précise mais il veut trouver des solutions pour l'hôpital », analyse le Dr Rachel Bocher (INPH). 

Carton égaré

Grosse ombre au tableau : le boycott de ce premier contact par deux syndicats de praticiens. Le Dr Renaud Péquignot et Jacques Trévidic, respectivement présidents d'Avenir hospitalier et APH, se sont fait porter pâles en soutien à leur homologue de Jeunes médecins (JM), le Dr Emanuel Loeb, non convié aux agapes. « Par inimitié ou pour diviser pour mieux régner, le ministre a décidé de faire le tri dans ses invités. Par solidarité, je n'y suis pas allé », explique le Dr Péquignot.

Contacté, le Dr Loeb juge qu'Olivier Véran « se coupe déjà d'une moitié représentative des PH » en n'ayant pas invité Jeunes médecins, pourtant « élu au conseil supérieur des personnels médicaux [instance syndicale nationale lancée en juillet 2019, NDLR] et dans une dynamique constructive et de dialogue ».

Pour le Dr Rachel Bocher, cette « petite histoire » n'est en rien synonyme de « division syndicale » même si, selon elle, « on ne refuse pas une invitation d'un ministre ». « Olivier Véran a le droit de faire venir qui il veut, ajoute la psychiatre. Ce n'était pas une réunion officielle et il n'y avait aucun ordre du jour. On a juste enlevé deux couverts. »

A.B.-I.

Source : Le Quotidien du médecin