Les remplacements de Noël seront rémunérateurs cette année encore. De nombreux hôpitaux proposent des offres à 1 500 euros net les 24 heures, pour trois dates : 24 décembre, 25 décembre, 1er janvier. « Logement et repas pris en charge. Frais de déplacements remboursés par la structure », précisent les annonces. Les centres hospitaliers intéressés sont situés aux quatre coins de France : Bourgogne, Aquitaine, Pays de la Loire, Centre, Midi-Pyrénées...
Ce tarif de 1 500 euros les 24 heures cible les urgentistes et les anesthésistes. C’était déjà le tarif en vigueur à Noël l’an dernier, observe Gilles Campebel, du cabinet de recrutement Prodie santé : « Chaque année, on est submergé d’appels à l’approche de Noël. Entre 300 et 350 hôpitaux français nous ont sollicités pour les fêtes. Il y a une forte demande sur la médecine d’urgence et l’anesthésie, deux spécialités pour lesquelles une petite prime est accordée par rapport à un jour ordinaire. »
Un regain de tension faute d’anticiper sur la période de congés
En dehors du 15 août et de Noël, la fourchette moyenne pour 24 heures aux urgences est comprise entre 1 100 et 1 200 euros. Un anesthésiste, toujours selon Prodie santé, empoche en moyenne 1 300 euros. « Trouver des candidats pendant les vacances scolaires est toujours difficile, reprend Gilles Campebel. Les hôpitaux qui s’y prennent le plus tôt sont les mieux servis. Mais la plupart naviguent à vue et n’anticipent pas sur les congés de leurs praticiens. Ils espèrent trouver une solution par eux-mêmes mais n’y parviennent pas, d’où le regain de tension en fin d’année. Notre service a un coût, c’est vrai, mais ridicule par rapport au salaire demandé par les médecins. »
Prodie santé, basé en Espagne, travaille en France sur 40 spécialités depuis 15 ans. Son activité augmente d’année en année. Il n’est pas rare que les recruteurs doivent imposer des limites aux médecins un peu trop exigeants. « Les médecins ont pour mot d’ordre de ne jamais repasser derrière nous pour faire monter les enchères. S’ils négocient en direct avec l’hôpital, c’est rédhibitoire, illustre Gilles Campebel. De même, certains ont abusé des frais de déplacement. Arrivant en grosse cylindrée, ils exigeaient une somme folle pour se faire indemniser les kilomètres en se basant sur le barème fiscal. Nous avons convenu avec nos clients un plafond de 200 euros maximum l’aller-retour, que le médecin vienne en voiture, en train ou en avion. »
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