Fruit du rapprochement de Vedici et Vitalia, le groupe Elsan entend moderniser fortement l’offre de soins de ses 83 établissements en investissant 250 millions d’euros sur trois ans. Incubateur, partenariats avec des start-up et sociétés savantes : le numéro deux français de l’hospitalisation privée ambitionne carrément de « modifier la chaîne de valeurs » du secteur. Une médecine personnalisée et moins invasive pour un patient connecté et acteur de sa santé : tel est désormais l’axe stratégique de développement d’Elsan.
En s’appuyant sur une nouvelle direction R&D, le groupe a d’abord créé les trophées Elsan afin d’inciter ses 14 000 salariés et 4 000 médecins libéraux à innover pour améliorer les techniques médicales et le bien-être de son million de patients soignés annuellement.
C’est à la faveur de cette initiative qu’une consultation de téléexpertise « plaies et cicatrisation » a pu voir le jour au Centre Clinical de Soyaux (Charente). Le groupe a aussi créé Innolab, un incubateur sollicité en 2016 par 124 porteurs de projet. Parmi les 11 initiatives retenues, trois concernent des domaines à fort potentiel – génomique, big data ou intelligence artificielle. Une solution de précodage des actes reposant sur l’analyse des éléments de dossiers médicaux est en cours de déploiement.
Parcours plus personnalisés
Elsan a également noué un partenariat avec la Société française de médecine prédictive et personnalisée pour favoriser l’intégration de la médecine génomique dans la pratique courante de ses praticiens grâce à des programmes de DPC.
En matière de chirurgie mini-invasive cette fois, Elsan a signé un partenariat avec l’Institut de recherche contre les cancers de l’appareil digestif (IRCAD) incluant formation et transferts de technologies.
Dans le champ digital, Elsan consacre 10 millions d’euros à l’accompagnement des patients dans les parcours de soins. Deux applications mobiles viennent d’être lancées : « Materniteam » pour le suivi des femmes enceintes et « L’espace patient » qui fournit les informations nécessaires au malade tout au long de sa prise en charge (et lui offre des services comme la prise de rendez-vous ou le stockage des documents administratifs et médicaux). Le groupe développe aussi un outil de préadmission en ligne pour optimiser les flux de malades.
Contexte difficile
En quête de relais de croissance, Elsan entend porter de 10 à 20 % la part de son chiffre d’affaires non couvert par l’assurance-maladie. Il mise sur sa plateforme « Serena » pour élargir son offre de soins et de prestations complémentaires dans le cadre du retour et du maintien à domicile. « Nous sommes en discussion avec des prestataires qui vont prendre le relais de protocoles mis en place en clinique, avec une charte de qualité pour qu’il n’y ait pas de rupture », explique le Pr Gilles Kemoun, en charge des parcours de soins chez Elsan.
« Ces investissements représentent un pari sur l’avenir, résume Jérôme Nouzarède, président du groupe. Dans un contexte de plus en plus difficile, nous devons dégager des marges de manœuvre pour investir et modifier la chaîne de valeur dans la prise en charge. »
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