Quitter le nid et avoir les moyens de voler de ses propres ailes.
La Fédération nationale des établissements d'hospitalisation à domicile (FNEHAD) attend du gouvernement des arbitrages tarifaires favorables pour 2019, au regard de du service rendu aux patients en 2018 par les 291 établissements de HAD, et des promesses du virage ambulatoire. C'est le message transmis hier par le Dr Élisabeth Hubert, présidente de la FNEHAD et ex-ministre de la Santé, à son successeur Agnès Buzyn.
Le Dr Hubert dresse un « bilan de satisfecit » pour 2018. Le secteur affiche à fin septembre une progression de 8,3 % par rapport à la même période en 2017, ce qui témoigne pour la généraliste d'un « mouvement d'amplification de fond et non d'un épiphénomène ». En dix ans, le nombre de journées de HAD a plus que doublé, passant de 2,3 à 5,1 millions en 2017. Les pansements complexes et soins spécifiques sont la principale cause de prise en charge (28 % de l'activité) devant les soins palliatifs (25 %).
Cependant, le taux de recours journalier de 22,5 patients pour 100 000 habitants, variable d'un département à un autre, reste largement en deçà des objectifs fixés pour 2018. « Nous sommes très loin des 30 à 35 patients attendus mais ce n'est pas un élément négatif, vu la progression de notre activité », a commenté le Dr Hubert.
« Pas très contente » des arbitrages tarifaires depuis deux ans (+0,7 % en 2018 comme en 2017), la patronne de la FNEHAD incite Agnès Buzyn à « davantage d'ambition » dans la campagne 2019 (attendue le 1er mars) avec une augmentation de 1 % pour la HAD. « 1 % en plus pour les hôpitaux représente 700 millions d'euros. À notre échelle, l'enveloppe atteint 12 millions d'euros », tempère-t-elle.
Plus largement, Elisabeth Hubert attend du gouvernement un travail de communication auprès des tutelles et des acteurs sanitaires (y compris prescripteurs) sur « la bonne définition » de l'hospitalisation à domicile pour favoriser son essor. « Des hôpitaux nous envoient des patients en fin de vie pour ne plus avoir à s'en occuper. Ce n'est pas notre rôle : nous faisons du soin, pas de l'accompagnement. »
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