C'est un véritable réquisitoire adressé par la Cour des comptes à l'ordre des chirurgiens dentistes. Outre les problèmes soulevés dans l'organisation de la gouvernance, de contrôle de son patrimoine, du respect de la déontologie, du manque de transparence dans la situation de son patrimoine, la Cour dénonce la lutte de l'ordre contre les centres dentaires mutualistes ou associatifs via une pratique intense de lobbying. L'ordre qui tente de mettre fin à cette « concurrence déloyale, agressive et parfois trompeuse », intente même des actions en justice. Pis, selon la Cour, l'ordre a réglé une facture totale de 130 000 euros à ses lobbystes depuis 2014 afin d'inciter les pouvoirs publics français à encadrer davantage l'activité des centres dentaires. Une enveloppe de 80 000 euros a même été versée pour influencer les instances européennes. Ainsi, toujours dans son combat contre les réseaux mutualistes, tout en invoquant la déontologie et en les menaçant de sanctions disciplinaires, l'ordre exerce des pressions considérables sur les praticiens qui adhèrent à un réseau ou qui ne souhaitent pas résilier un protocole déjà conclu.
Pratiques douteuses des centres de réseaux mutualistes
En réponse à ces accusations, le président honoraire de l'ordre a dénoncé des pratiques douteuses de ces centres : « Quand un centre choisit ses patients, ne veut pas soigner les enfants ou ferme le mercredi, refuse les gardes, dispense le moins possible de soins conservateurs pour privilégier les prothèses et les implants... » Autre dérive de ces centres dénoncée par l'ordre, des patients modestes ont dû régler la totalité des soins par avance en recourant à des sociétés d'emprunt, des commerciales se chargeant de remplir les dossiers d'emprunt de ces patients.
Consulter le rapport de la Cour des comptes sur ce sujet :
http://www.ccomptes.fr/content/download/98696/2251018/version/1/file/03…
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