Les gynécologues obstétriciens partagent avec l’ensemble des médecins hospitaliers un manque de reconnaissance, et, selon les mots de la Dr Anne Wernet, vice-présidente du syndicat des praticiens anesthésistes (le SNPHARe), « une intensification du travail, en même temps qu’une perte de pouvoir et d’autonomie » (QDM du 3 avril 2018). Ils partagent avec l’ensemble des chirurgiens hospitaliers l’amour de leur métier – si c’était à refaire, 73 % choisiraient le même métier, la même spécialité – et un désamour de l’hôpital – seulement 44,5 % resigneraient pour une carrière hospitalière (1).
En cause, la pénibilité, en particulier des gardes, le manque d’écoute de l’administration, mais aussi la dégradation des revenus : en 1984, un praticien débutait à 4 Smic, actuellement à 2,8…
Plus grave encore, les groupements hospitaliers de territoires (GHT) sont, loin des espoirs initiaux, devenus l’occasion d’imposer aux médecins de la périnatalité une vision plus politique que médicale, guidée par l’équilibre sécurité-proximité… et l’enjeu électoral des fermetures de plateaux techniques.
Néfaste tendance administrative actuelle, la fusion des hôpitaux permet aux directeurs d’imposer à des gynécologues obstétriciens de GHT d’intervenir dans des maternités objectivement dangereuses. C’est déontologiquement inacceptable, et doit être vigoureusement dénoncé, faute de quoi l’hémorragie d’obstétriciens hospitaliers sera bien difficile à juguler.
Gynécologue obstréticienne au CH de Saint-Malo
(1) Enquête d’Avenir hospitalier (2016) : www.avenir-hospitalier.fr/images/ColloqueAH2016/presentation-enquete-AH…
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