Alors que le taux d’incidence de la Covid-19 est de 182,8/100 000 dans le Rhône (plus de deux fois le taux national), les Hospices civils de Lyon (HCL) ont décidé de déclencher leur plan blanc le 22 septembre. L’établissement accueille actuellement 120 patients atteints de Covid en hospitalisation conventionnelle et 39 en lits de réanimation, ce qui représente près de 30 % des capacités d’accueil en réanimation des HCL.
Raymond Le Moign, directeur général des HCL, précise que cette décision de déclencher le plan blanc a été prise « de concert par tous les établissements de santé de la métropole de Lyon publics et privés, sous l’égide de l’agence régionale de santé ». Pour lui, l’enjeu principal de cette seconde vague sera l’adaptation du système de soins à la cohabitation de deux flux de patients, ceux atteints de Covid et ceux qui ne le sont pas. « Nous ne pourrons pas déprogrammer toutes les activités non Covid comme nous l’avons fait au mois de mars », souligne-t-il. « Il faudra que nous puissions gérer une fréquentation importante du système hospitalier et le maintien de la continuité des soins pour les patients non Covid. » Le DG note également que « la durée de ce rebond épidémique est inconnue » et qu’il faudra donc s’adapter dans un environnement incertain.
Mobiliser des renforts extérieurs
Le plan blanc permet aux établissements hospitaliers de prendre des mesures exceptionnelles pour gérer la situation. Aux HCL, une cellule centrale et des cellules de crise seront installées dans tous les groupements hospitaliers et les directions supports. Des unités dédiées de médecine vont être ouvertes pour accueillir un nombre croissant de patients Covid+. Les capacités d’accueil en réanimation vont être étendues selon un plan de montée en charge permettant de passer progressivement de 139 lits à 199. Le plan blanc permet aussi de différer ou déprogrammer certaines prises en charges non urgentes afin de libérer des capacités d’accueil pour les patients Covid+. Les HCL vont également pouvoir mobiliser des renforts extérieurs : intérimaires, étudiants, retraités, volontaires. Ils ont par ailleurs lancé une campagne de recrutement d’infirmiers et d’aides-soignants.
« Ce que nous attendons du plan blanc, c’est de pouvoir faire revenir plus facilement le personnel, estime d’ailleurs le Pr Jean-Christophe Richard, chef du service de médecine intensive-réanimation à l’hôpital de la Croix-Rousse. Un des moyens serait d’avoir recours aux heures supplémentaires. Lors de la première crise, nous n’avons pas réussi à résoudre le problème de la prise en charge des patients non-Covid en plus des patients Covid », rappelle-t-il.
À ce stade du plan blanc, il n’est cependant pas prévu de mobilisation globale, systématique et exceptionnelle des professionnels.
Enfin, l’ARS Auvergne-Rhône-Alpes a confié aux HCL la mission de coordonner la réponse à l’épidémie au niveau du territoire Rhône-Nord Isère avec les établissements publics et privés. Dans ce cadre, les échanges sont permanents pour assurer une montée en charge progressive et partagée de l’accueil des patients. Actuellement, il y a 147 patients supplémentaires en hospitalisation conventionnelle dans d’autres établissements que les HCL dans le territoire du Rhône et de Nord Isère et 26 patients en réanimation. Même s’il reconnaît que « les professionnels savent mieux comment prendre en charge les patients Covid que lors de la première phase de la crise », Raymond Le Moign assure qu’en parallèle des mesures prises à l’hôpital, il faut aussi « tout entreprendre pour réduire la circulation du virus ».
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