À partir du lundi 1er juillet 2024, l’accès aux urgences du CH Jacques Cœur sera régulé par le 15. Les patients n’auront plus le choix et devront appeler avant de se déplacer. Ce filtre est mis en place « dans le cadre des travaux d’ampleur » menés aux urgences de l’hôpital « au moins jusqu’en 2026 », explique l’établissement.
Les patients qui n’ont pas été informés de cette régulation préalable et tenteront de se rendre directement aux urgences seront quand même accueillis par l’infirmière d’accueil. Celle-ci déterminera si la gravité de leur état nécessite un passage aux urgences. Si la situation ne relève pas de ces dernières, le patient sera invité à appeler le 15 via son portable ou un téléphone mis à disposition dans la salle d’attente.
Diriger le patient vers le système de soin le plus adapté
« Le but n’est pas de faire perdre ses chances aux patients mais de l’orienter correctement », explique la Dr Isabelle Meyer, directrice médicale du Samu 18 et cheffe du service des urgences de Bourges. « Si un patient ne relève pas des urgences, des alternatives adaptées lui seront proposées, comme des conseils médicaux ou des créneaux de consultations non-programmées », ajoute le CH. L’orientation vers une pharmacie disposant d’une cabine de téléconsultation est aussi envisagée. Depuis quelques jours, un décret autorise par ailleurs les pharmaciens à délivrer sans ordonnance des antibiotiques contre les cystites et les angines. Selon la Dr Isabelle Meyer, « il existe plusieurs solutions dont la population n’a pas toujours connaissance ».
Si 40 % des patients du secteur ont déjà l’habitude d’appeler le 15 en cas d’urgence, 60 % des patients restent « à éduquer » (sur les 100 voire 140 patients reçus chaque jour par les urgences de Bourges). Ce pari de la pédagogie de la régulation n’est donc pas encore gagné.
Les CPTS en renfort des urgences
De surcroît, quelque 600 créneaux de soins non-programmés par mois proposés par les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) devraient venir en renfort pour gérer les consultations imprévues qui ne relèvent pas des soins urgents ou vitaux. Médecins libéraux isolés et cabinets de groupe ont ainsi précisé leurs plages de rendez-vous disponibles. Une vingtaine de patients par jour devraient pouvoir utiliser ces créneaux de soins non programmés.
En tout état de cause, ce mode de fonctionnement régulé devra faire ses preuves et être évalué. Pragmatique, la Dr Meyer assure qu’il faudra « voir à l’usage ». Son confrère, le Dr Walter Lanotte, président de la CPTS, assure qu’il « n’est plus question de faire marche arrière et que les retours sont très positifs dans les régions qui ont adopté ce système ».
Le département mise aussi sur la mise en place à l’automne du fameux service d’accès aux soins (SAS), la plateforme universelle de gestion des appels urgents et soins non programmés, en voie de généralisation France entière. « Les patients pourront appeler soit le 15 dans le cas d’urgences vitales, soit le 116-117 [numéro de la PDS libérale] dans le cas d’urgence relative », explique encore la Dr Meyer. Enfin, l’hôpital doit ouvrir un centre de santé pour les personnes dépourvues de médecins traitants.
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