Dans le cadre de la feuille de route 2022-2025 pour renforcer les soins critiques présentée par le ministre de la Santé d’alors Olivier Véran, l’une des préconisations majeures était d’ouvrir 1 000 lits de réanimation à l’horizon 2023. Mais l’engagement de l’État après la crise sanitaire n’a finalement pas été tenu. Si le nombre de lits de réanimation avait atteint un pic en 2020 – 6 212 lits en raison de la crise sanitaire – il ne cesse depuis lors de diminuer, comme le révèle la dernière publication de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) adossée au ministère de la Santé. Les capacités des services de réanimation atteignent en effet un total de 5 575 lits, soit un recul de 2,1 % par rapport à 2022. Elles restent néanmoins supérieures de 2,8 % à leur niveau de fin 2019.
Dégringolade à Paris
Ce sont les départements les mieux dotés en lits de réanimation où les ressources s’amenuisent le plus. Paris voit notamment ses capacités s’effondrer de 51 lits par rapport à 2022. La banlieue parisienne subit également des pertes de lits. Les Hauts-de-Seine perdent des lits chaque année (192 en 2023, soit une baisse de neuf lits par rapport à l’année précédente), comme la Seine-Saint-Denis (94 lits en 2023, soit 13 de moins qu’en 2022), le Val-de-Marne (139 lits en 2023, soit 14 en moins par rapport à l’année précédente), le Val-d’Oise (51 lits, soit 10 de moins). Les départements d’Outre-mer ne perdent pas de lits de réanimation, hormis la Guyane (20 lits, soit une baisse de trois lits). La Meurthe-et-Moselle, un département qui avait été très impacté par le Covid, voit son nombre de lits diminuer peu à peu (106 en 2021, 103 en 2022, 96 en 2023).
Le public se taille la part du lion avec 4 347 lits de réanimation au 31 décembre 2023 (contre 4 445 lits un an plus tôt). Le privé à but lucratif détient 576 lits (592 en 2022, soit une baisse de 16 lits) et le privé à but non lucratif 285 lits (301 en 2022, ce qui revient à 16 lits en moins).
Le secteur public en Île-de-France le plus impacté
Chacun des secteurs est mis à contribution de façon très hétérogène en fonction des départements. Dans les Bouches-du-Rhône, le public conserve tous ses lits (161) en 2023, mais le privé à but lucratif en perd 10 et le privé non lucratif 20. Le Nord perd quatre lits dans le public, mais pas dans les autres secteurs. À Paris, seul le public voit ses effectifs de lits de réanimation reculer à 296 lits en 2023 contre 321 l’année précédente. Même tendance en Seine-Saint-Denis où le public perd 14 lits tandis que les autres secteurs restent stables et dans le Val-de-Marne où le public perd 15 lits et le privé lucratif deux lits. Là encore, sur l’ensemble de la France, ces chiffres montrent bien que la région Île-de-France perd le plus de lits.
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