Entre les mois d’avril 2014 et avril 2015, 26 établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) du groupe Korian ont été sollicités pour participer à un essai randomisé, destiné à mesurer l’incidence de l’hygiène des mains sur la morbidité et la mortalité des résidents. Dans chacun des 13 établissements du « groupe intervention », un ensemble de mesures a été mis en place, tandis que les 13 autres EHPAD du « groupe témoin » étaient invitées à ne rien changer à leurs pratiques.
Dans le premier groupe, l’accès aux solutions hydroalcooliques (SHA) a été renforcé pour les personnels, les résidents et les visiteurs, et un programme éducatif sur les pratiques de prévention des risques infectieux a été mis en place à destination du personnel de santé. Le dispositif a été complété par la création d’un groupe de travail local pour s’approprier les recommandations de bonnes pratiques, la mise en place d’une campagne de sensibilisation destinée à tous, et un accompagnement des établissements par une infirmière hygiéniste mise à disposition par les laboratoires Anios.
30 % de décès en moins
Partant des données sanitaires qui montrent que le risque infectieux est 3 à 5 fois plus élevé chez les personnes âgées que chez l’adulte jeune, mais que les bonnes pratiques liées à l’hygiène des mains sont inadaptées au secteur médico-social, les promoteurs de cette étude ont voulu quantifier l’impact de mesures participatives. Au regard des résultats obtenus, il apparaît désormais indéniable que l’hygiène des mains peut influer de manière significative sur la mortalité.
Concrètement, il a été constaté 40 % de consommation supplémentaire de SHA dans le groupe intervention, alors que celle des gants était moindre, car plus en phase avec les recommandations. Si les données disponibles ne montrent pas de variation de l’incidence des infections respiratoires aiguës (uniquement déclaratives), le taux de mortalité pour 1 000 résidents, mesuré à 0, 6 et 12 mois, présente des différences marquées : au cours du trimestre allant de janvier à mars 2015 (période épidémique), la mortalité observée dans le groupe intervention était inférieure de plus de 30 % à celle observée dans le groupe témoin.
Considérant l’importance de ces résultats, L’institut Korian et le CNAM ont décidé de soumettre cette étude pour publication dans une revue scientifique de référence.
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