Touraine attendue sur l’attractivité des carrières hospitalières

La ministre de la Santé va devoir s’employer à rassurer les praticiens hospitaliers (PH) qui, la semaine dernière, ont attiré à plusieurs reprises son attention sur la nécessité de renforcer l’attractivité des carrières hospitalières.

Mercredi dernier, Avenir Hospitalier a lancé une enquête nationale sur les conditions d’exercice des PH. Jeudi, l’INPH a fait de cette préoccupation le thème central de son colloque national. Sa présidente, Rachel Bocher, a rappelé le cruel constat : à l’hôpital, 24 % des postes de PH temps plein et 41 % des temps partiels sont vacants.

Bourses à l’emploi

La ministre de la Santé l’a confirmé : l’attractivité de l’exercice médical à l’hôpital est bien une de ses priorités. Marisol Touraine veut agir dans les prochains mois en réformant la formation initiale (3^e cycle) et continue (DPC), en faisant évoluer la réglementation sur le temps de travail des PH réalisé au-delà des 48 heures hebdomadaires, en révisant le cumul emploi-retraite, et en ouvrant le chantier de la pénibilité (sur la base des discussions engagées avec le secteur privé).

Pépites

En Ile-de-France, les professionnels, inquiets, veulent lever l’opacité du marché de l’emploi hospitalier. Face aux CHU de l’Assistance publique – hôpitaux de Paris (AP-HP), les 64 centres hospitaliers de la région ont des difficultés à recruter en anesthésie, imagerie et chirurgie, notamment les plus éloignés de la capitale. « Je consacre 15 à 20 % de mon temps de travail à la recherche de médecins, explique Christophe Kassel, directeur du centre hospitalier de Pontoise (Val d’Oise), lors d’une table ronde organisée par les hôpitaux franciliens (FHF). Par manque de visibilité, je passe à côté de pépites ! ». L’anticipation, le bouche-à-oreille sont rois. Ainsi, l’hôpital du Raincy-Montfermeil (Seine-Saint-Denis) recherche un chef de service maternité pour un poste à pourvoir… dans deux ans.

Exercice multisites

Pour les présidents de CME et les doyens franciliens, la création de postes médicaux partagés entre CHU et petits hôpitaux est la solution à privilégier. Une prime incitative serait allouée au médecin jouant le jeu, financée par une enveloppe « multisites » abondée par l’activité du CHU ou par un coup de pouce du ministère… Qui semble s’intéresser de près à la coopération interhospitalière, piste soutenue par la FHF. Le mois dernier, les têtes de chapitre du projet de loi de santé évoquaient déjà la « valorisation de l’exercice multisites ». L’agence régionale de santé francilienne a quant à elle annoncé la création de « postes d’assistants partagés » entre l’AP-HP et les autres hôpitaux pour 2014.