Les Hospices civils de Lyon (HCL) ont présenté ce mardi leur projet d’établissement pour les cinq ans à venir, baptisé Pulsations 2023.
En 2008, les HCL affichaient un déficit de 94 millions d’euros, alors qu’en 2017, le résultat était positif à hauteur de 7,6 millions d’euros. En 2018, l’activité de l’établissement est en nette progression, s’établissant à + 3,3 % en nombre de séjours à fin 2017 dans un ensemble moins dynamique (+ 1,6 % pour la moyenne des CHU). Après dix ans de redressement budgétaire, le CHU souhaite donc mettre à profit son équilibre retrouvé pour lancer un nouveau projet, considéré comme « un véritable tournant dans l’histoire des HCL » par Georges Képénékian, président du conseil de surveillance de l'établissement et maire de Lyon.
Pulsations 2023 est un clin d’œil aux pulsations des 23 000 personnels (dont 5 000 médicaux) des HCL. Ce projet repose sur trois piliers : « faire référence sur nos missions en consolidant notre leadership sur le territoire en soins, recherche et enseignement ; faire équipe avec nos patients en renforçant la personnalisation des prises en charges et faire face dans nos organisations en réussissant une performance globale et collective », détaille Catherine Geindre, directrice générale des HCL.
Le CHU a ainsi pour ambition d'« irriguer l’ensemble du territoire » en renforçant les coopérations avec les trois autres CHU de la région, les groupements hospitaliers de territoire (GHT) ou le secteur civilo-militaire, en pleine révolution.
Les HCL prévoient entre autres de « porter des changements organisationnels dans les secteurs à forte tension », comme l’ophtalmologie ou la dermatologie et « d’améliorer l’accès direct aux plateaux techniques » (imagerie et blocs opératoires).
Aux urgences, lieux de tensions récurrents et de grèves dures, la direction veut créer de nouveaux métiers pour « améliorer la fluidité des fonctionnements ». Elle entend ouvrir les urgences 24 heures/24 sur le site de l’hôpital de la Croix-Rousse, qui a connu avec d'autres services au printemps dernier une grève des soignants.
Afin de déployer une prise en charge axée sur le principe de parcours de santé, l'hôpital va investir le champ des infirmiers de pratique avancée. Objectif : « assurer la gestion des situations complexes et spécialisées, avec possibilité de prescription ou d’interprétation d’examens de dépistage ».
Culture de l'expérience patient
Pour « développer la culture de l’expérience patient », l'hôpital a aussi l'intention d'associer ces derniers et leurs proches « à tous les niveaux de l’organisation des HCL ». Structurer et fluidifier les parcours et « soigner juste », en adaptant les organisations à la nature des prises en charge, sont également parmi les objectifs des HCL pour ces cinq ans à venir.
Reste le souci de porter un management « participatif et équilibré ». « Nous souhaitons souder un collectif de managers autour d’ambitions communes et déployer le lean management, non pas comme un outil de cost killing [politique de réduction des coûts, NDLR] mais comme un outil de management bienveillant », insiste Catherine Geindre. « Nous voulons prendre soin de nos personnels en identifiant et traitant les situations de pénibilité ou à risque et en favorisant le bien-être au travail », ajoute-t-elle.
Enfin, les HCL vont consacrer 120 millions d’euros par an à des investissements immobiliers et à l’achat d’équipements médicaux innovants. Est également prévue la mise en place de trois hôtels hospitaliers sur les trois pôles hospitaliers du nord, du sud et de l’est de l’agglomération.
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