Rien ne va plus chez les médecins engagés dans la permanence des soins en établissements de santé privés (PDSES) à Angers. Faute de lignes de crédit suffisantes allouées par l’ARS, ils ont décidé de déclencher durant le week-end du 5 au 7 octobre un mouvement de transfert vers le CHU de toutes les urgences arrivant dans leurs services, et nécessitant un avis de spécialistes.
Pour le Dr Patrick Desvaux, ORL à Angers et membre de l’URPS, « cela fait des années qu’il n’y a pas de budget PDS pour les ORL, les gastroentérologues, les urologues ou les pédiatres. Or, ces médecins assurent bénévolement leurs gardes de 20 heures à 8 heures en semaine, ou du samedi 13 heures au lundi 8 heures ».
Deux éléments ont incité les spécialistes à agir. Tout d’abord le delta constaté entre l’enveloppe allouée au niveau national en 2012 à la PDSES (70 millions d’euros) et celle allouée au secteur public (670 millions). « De plus, continue le Dr Desvaux, nous sommes en négociation avec l’ARS depuis des années autour de la PDSES, et les choses avançaient. Mais lors de la publication du schéma cible de l’agence en septembre, nous nous sommes rendu compte qu’il n’y avait toujours rien pour ces spécialités ». La situation fait bondir le Dr Benoît Feger, président de la FMF spécialistes (FMF-US). « Nous sommes révoltés par le peu de considération que les tutelles portent à notre engagement dans la mission de service public qu’est la PDSES. Il ne faudra pas dire que les médecins libéraux ne veulent pas assurer les urgences, alors qu’on les pousse dehors en leur refusant les moyens financiers nécessaires à cette mission ».
Pour le moment, le mouvement est initié à la clinique de l’Anjou, un établissement de 350 lits situé à Angers, et qui reçoit 25 000 passages par an dans son service d’urgences. Mais cet établissement espère bien être rejoint d’ici au 5 octobre par les quatre autres établissements de santé privés qui accueillent des urgences dans les Pays de la Loire.
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