En 2020, près de 10,4 millions de personnes résidant en France ont été hospitalisées une ou plusieurs fois* dans une unité de soins de courte durée de médecine, chirurgie, obstétrique et odontologie (MCO) – dont environ 2 % pour des séjours liés au Covid-19 – selon une étude de la DREES (Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques) publiée ce jeudi. Cela correspond à un total de 15,9 millions de séjours en 2020, soit une baisse de 13 % des séjours hospitaliers hors Covid-19 par rapport à 2019.
Cette réduction inédite a été nettement plus importante au cours de la première vague épidémique en France (- 52,9 %) que durant la deuxième (- 11,6 %). Cette diminution a été aussi plus marquée en 2020 dans les hôpitaux publics (- 13,9 %) et le secteur privé lucratif (- 13,4 %) que dans les centres privés à but non lucratif (- 9,9 %).
Durant la deuxième vague, « les déprogrammations ont été ciblées et limitées, les connaissances sur le virus et la gestion des soins des patients en période épidémique ayant progressé, ce qui a permis de mieux garantir la continuité des soins », analyse l'étude.
Pas d'uniformité géographique
Sur le plan géographique, la baisse du nombre de séjours a été la plus marquée dans le nord-est de la métropole : l’Île-de-France (-16,4 %), le Grand Est (-15,3 %), l’Auvergne-Rhône-Alpes (-15,1 %) et les Hauts-de-France (-15,0 %). Avec là encore, des disparités entre les deux vagues.
Enfin, ce recul est plus marqué chez les enfants de 2 à 14 ans (- 22,6 % contre - 13 % pour l’ensemble de la population), pour les séjours liés à des motifs ORL (- 31,6 %), maladies infectieuses (- 28,1 %) et maladies de l’appareil respiratoire (- 26,9 %), « ce qui est probablement dû à l’application des mesures sanitaires et à des gestes barrières », analyse la DRESS.
Les hospitalisations liées à l’appareil circulatoire ont également connu une réduction conséquente (- 10,8 %). En particulier les insuffisances cardiaques aiguës (- 12,1 %), les infarctus du myocarde (- 9,2 %), les accidents ischémiques transitoires (- 8,0 %) et les accidents vasculaires cérébraux constitués (- 5,0 %).
D’après l'étude, la chute du nombre de recours aux urgences et séjours pour des pathologies graves et aiguës peut être liée « à la fois à un moindre recours (par exemple, la peur d’être contaminé en se rendant à l’hôpital et/ou de participer à la saturation des services d’urgences) et à des difficultés d’accès aux soins (saturation des numéros d’urgence et/ou capacités réduites d’hospitalisation) ».
Enfin, la DREES constate une baisse importante des séjours en chirurgie, qu’il s’agisse de la chirurgie ambulatoire (- 15,4 %) ou de l'hospitalisation conventionnelle (hospitalisation complète avec nuitée, - 16,1 %). La réduction est plus forte que celle des séjours médicaux (- 9,2 %).
* Le nombre annuel de séjours par personne hospitalisée est de 1,5 en moyenne.
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