L'un des principaux syndicats de pompiers professionnels français, la FA SPP-PATS, a annoncé mercredi avoir déposé un préavis de grève nationale illimitée à partir de vendredi, pour protester contre l'obligation vaccinale des pompiers. "Le projet de loi relatif à la gestion de la crise sanitaire, qui prévoit notamment et sous peine de sanctions, l’obligation vaccinale pour les sapeurs-pompiers, porte atteinte à la Constitution", s'indigne le syndicat, qui espère que cette mesure sera censurée par le Conseil constitutionnel jeudi. "Si vous maintenez l’obligation vaccinale aux sapeurs-pompiers, alors nous exigeons de bénéficier des mêmes avancées statutaires et sociales que les soignants", avance le syndicat qui rappelle n'avoir "jamais demandé à être assimilé à des personnels soignants."
Le ras-le-bol des pompiers de Gironde
Sans attendre, les pompiers de Gironde seront en grève à partir de samedi, mais sur un autre fondement. Une intersyndicale (UNSA, SUD, CFDT, FO) du Service départemental d'incendie et de secours de Gironde a appelé les pompiers du département à la grève du 7 au 10 août, estimant n'être plus en mesure de "protéger efficacement la population".
"Nous ne sommes plus en capacité d'assurer nos missions, nos équipes sont saturées", affirme Bernard Simonpietri, secrétaire général de FO Gironde. Les syndicats réclament une redéfinition des missions confiées aux quelque 1 800 pompiers girondins, déplorant d'être chargés de "tout ce que les autres ne veulent pas faire".
Ils protestent en particulier contre les transports en ambulance qui leur sont fréquemment attribués pour pallier le manque d'ambulanciers privés agréés. "Le point critique, c’est le temps d’attente au niveau des urgences à être pris en charge par l’administration hospitalière", explique Jonathan Mansot (CFDT), relatant qu'il y a "un peu plus d’une semaine, un véhicule de sapeurs-pompiers est resté aux portes de l’hôpital pendant plus de 6 heures pour faire une admission".
"On arrive au bout du bout, on a appelé à une grève totale en demandant aux agents de ne pas se présenter sur leur lieu de travail, charge aux administrations de réquisitionner pour assurer un service minimum", a-t-il averti. Selon Léopold Emery (SUD), qui souhaite aussi une grève "dure et intense", la situation "est à ce point critique que des grosses casernes qui sont censées couvrir le cœur historique de Bordeaux et une grande partie de la métropole n’ont plus, certains soirs, de moyens incendie mobilisables tout simplement parce que nos agents sont dans les ambulances qui sont affectées en supplément".
(avec AFP)
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