C’est une solution dont les CDOM rechignent parfois un peu à parler, mais qui fonctionne fort bien, semble-t-il. Dans certains secteurs, des médecins inscrits au tableau n’effectuent jamais leurs gardes et la confient à un autre médecin, qui en remplace parfois plus d’une vingtaine à lui tout seul, faisant de la PDS sa principale activité. La méthode présente un double avantage : le médecin qui remplace fait de la PDS son activité quasi exclusive (selon des connaisseurs du dossier, certains n’auraient même plus de cabinet) ; et le médecin remplacé ne risque pas d’être réquisitionné puisqu’il figure déjà sur le tableau de garde.
Le pourcentage avancé par l’Ordre de 60 % de médecins volontaires pour la PDS est en ce sens peut-être un peu surévalué à la lumière de cette pratique. Me Potié, spécialiste du sujet de la permanence des soins, semble connaître l’affaire : « Il y a des bataillons de médecins qui se consacrent presque exclusivement à la garde, des quasi professionnels de la PDS, qui remplacent de nombreux médecins officiellement inscrits sur le tableau, avec acceptation tacite de l’Ordre. Les CDOM sont souvent pragmatiques, ils savent que les tableaux ne sont pas toujours réels, mais ils ferment les yeux car les secteurs sont pourvus. » Ce cas s’est notamment présenté dans le secteur du Dr Tarpin (« le Quotidien » du 26 janvier dernier). Un président d’une association départementale de PDS le confirme : « Dans mon secteur, il y avait un généraliste qui remplaçait en permanence 25 autres médecins officiellement volontaires. C’était sa seule activité. On a fermé les yeux, mais depuis la réorganisation départementale, la régulation l’a privé d’une part de ses revenus. » Au CNOM, le Dr François Simon le reconnaît : « Il y a deux façons de ne pas faire de gardes : ne pas être volontaire, ou bien se faire remplacer. Je ne vois pas d’objections aux remplacements nombreux, si la PDS tourne. »
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