Les études de santé sont à la veille d'un nouveau train de réformes. La stratégie de transformation du système de santé annoncée dans quelques jours comprendra en effet plusieurs orientations sur la formation initiale.
Outre le feu vert aux pratiques avancées en soins infirmiers (avec l'entrée en formation dès septembre des premiers étudiants dans près d’une dizaine d’universités – l'objectif étant de créer 5 000 postes d'IPA à l'horizon du quinquennat) et le déploiement du service sanitaire promis par Emmanuel Macron, des arbitrages relatifs à l'entrée en première année commune aux études de santé (PACES) et au numerus clausus sont attendus. Fin juin encore, Agnès Buzyn s'était montrée très critique sur le système de sélection de la PACES : « La première année commune des études de santé est un couperet terrible pour une génération entière de jeunes. Nous voulons éviter ce gâchis. »
Vers un numerus apertus ?
Le sujet ne date pas d'hier. Faut-il conserver le numerus clausus, l'ouvrir ou le supprimer totalement ? Edouard Philippe a promis une réflexion « sans tabou » pouvant déboucher sur des mesures législatives dès 2019. Au début de l'année, le Dr Olivier Véran, député LREM et ancien « monsieur santé » du candidat Macron, a rappelé au Président de la République sa promesse de remettre à plat un dispositif « périmé, injuste et inefficace ». Le neurologue hospitalier propose d'instaurer un numerus apertus, c'est-à-dire un seuil plancher (défini en fonction des besoins) et non plus un plafond. La conférence des doyens s'est rangée à cette idée. Reste à savoir si l'exécutif sautera le pas…
La réforme de la PACES est également au menu. Depuis 2014, des expérimentations d'alternatives à cette première année ont été instaurées. L'objectif est de diversifier les modes d'accès à la médecine et donc le profil des carabins. Plusieurs modèles sont déjà testés dans une vingtaine de facs sous des modalités diverses, avec plus ou moins de succès. Mais la communauté universitaire attend un cap.
Les arbitrages sur la première année (et le premier cycle) devront s'articuler avec la réforme du second cycle des études (4e à la 6e année), rénové l'an prochain dans un sens plus professionnalisant. Début juillet, le gouvernement a en effet programmé la fin des épreuves classantes nationales (ECN). Les étudiants qui entreront en 4e année en 2019 bénéficieront du second cycle new look. Le nouvel accès à l'internat sera opérationnel pour 2021 et 2022.
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