Des jeunes professionnels « dégoûtés »

La coercition ne présente que des désavantages, martèlent une nouvelle fois les structures jeunes, habituées à ces offensives des élus. « Choisir la coercition, c’est offrir aux habitants les soins de jeunes professionnels présents contre leur gré, dégoûtés avant l’heure de l’exercice libéral (...) C’est pousser nos futurs médecins dans les pays voisins (...) c’est choisir d’assumer la lourde responsabilité d’une fracture sociale au sein même du système de santé. C’est livrer certains patients à des tarifs de soins déconventionnés sans autre offre de santé. C’est choisir d’en condamner d’autres à un roulement perpétuel de médecins, délétère pour la qualité de leur suivi », énumèrent-ils.

Les juniors font valoir qu'ils sont « force de propositions » depuis des années pour résoudre ces problématiques de démographie : libération de temps médical, formation de qualité, politique incitative pour aider à l'installation – comme le contrat unique de début d'exercice, bien accueilli – ou encore valorisation des territoires… « Ces solutions commencent déjà à montrer leurs effets », assurent-ils.

Refuser la facilité

« Les solutions aux problèmes d’accès aux soins doivent se construire ensemble, en associant médecins et patients, politiques et acteurs de la santé, concluent les jeunes. Nous refusons d’être contraints par des mesures inadaptées qui ont déjà prouvé leur inefficacité dans d’autres pays et sur d’autres professions de santé ». Ils exhortent tous les élus à « ne pas céder aux solutions de facilité ». Un message clair aux députés qui examineront à nouveau, à leur tour, le budget de la Sécurité sociale et ne manqueront pas de revenir sur le conventionnement sélectif. 

* L’Association nationale des étudiants en médecine de France (Anemf), l’InterSyndicale nationale autonome représentative des internes de médecine générale (Isnar-IMG), l’InterSyndicale nationale des internes (Isni) et le Regroupement autonome des généralistes jeunes installés et remplaçants (ReAGJIR).