Décriées par les syndicats d'étudiants, ces mesures ont aussi fait régir leurs aînés. « Il s’agit une nouvelle fois d’une mesure pénalisant l’exercice ambulatoire », a réagi MG France. Le syndicat met en garde contre les solutions de facilité et rappelle que la situation des médecins généralistes sur les territoires en voie de désertification est « peu enviable ». Sans soutien « matériel et humain », ces médecins ne peuvent « que refuser de prendre en charge l’afflux massif de patients, voire envisager changer de lieu d'exercice ».

« En Allemagne, aux Pays-Bas, au Royaume-Uni, les médecins généralistes prennent en charge 2 000 à 3 000 patients, rappelle MG France. Pourtant les généralistes français ne sont ni moins courageux, ni moins efficaces que nos confrères européens, mais eux disposent de deux à trois équivalents temps plein pour les aider à prendre en charge leurs patients ». Une référence à l'assistant médical, dispositif en place depuis 2019 et en partie financé par la Cnam pour libérer le médecin des tâches non médicales. Depuis l'introduction de ce nouveau métier en 2019, 2 266 contrats ont été signés.

Mesures inefficaces et anxiogènes

Le Collège national des généralistes enseignants (CNGE) est également monté au créneau face à ces mesures coercitives « injustes et contre-productives ». « Le changement des règles régissant leur installation pour les rendre plus contraignantes est naturellement vécu comme inacceptable et source de souffrance par des étudiants », soutient le CNGE.

Pour le Collège, les mesures coercitives sont « inefficaces » dans un contexte où les zones sur-denses « n’existent pas en médecine générale ». Pis, elles conduiraient « irréfragablement à une aggravation de la situation en médecine générale » en détournant les étudiants de ce choix. « C’est en augmentant le nombre de stages ambulatoires et en accompagnant les projets professionnels des étudiants que nous augmenterons le nombre de médecins généralistes installés dans les territoires, pas en les contraignant ni en les détournant de cette spécialité », conclut le CNGE.