Changement de rédaction mais pas d'objectif : les internes en dernière année du troisième cycle des études de médecine générale n'exerceront pas une année complète de pratique ambulatoire en autonomie dans les déserts, mais d'au moins « six mois en ambulatoire », « sous le régime de l'autonomie supervisée », et « en priorité dans les zones sous-denses ». Dans le cadre de l'examen du projet de loi de santé, la commission mixte paritaire (CMP, regroupant sept députés et sept sénateurs), qui s'est réunie ce jeudi, a donc débouché sur un accord, y compris sur cette très délicate question de la professionnalisation territoriale en fin d'internat.
Le sujet de la désertification médicale a constitué « le cœur des débats », confie le service de presse du Sénat. « Un travail attentif entre les rapporteurs des deux assemblées a permis de dégager une rédaction de compromis », peut-on lire.
Des jeunes pas lâchés seuls dans la nature
Pour les deux chambres, cette réforme permettra « de faire découvrir l’exercice ambulatoire à l’ensemble d’une promotion de médecine et aux territoires de disposer du renfort d’étudiants parvenus presque au terme de leur formation », ce qui était bien l'objectif initial.
Mais la formulation s'est adoucie. Début juin, les sénateurs avaient adopté contre l'avis du gouvernement un amendement transpartisan visant à obliger les étudiants en dernière année d’internat de médecine générale (et d'autres spécialités à définir par décret) à faire un stage de médecine ambulatoire en totale autonomie dans les zones fragiles pendant une année complète. Le dispositif a donc été réduit à six mois et surtout sous supervision d'un praticien.
L'idée initiale d'expédier les internes en autonomie dans les zones déficitaires pendant un an avait provoqué un tollé parmi étudiants (ANEMF), internes (ISNAR-IMG, ISNI) et jeunes médecins (ReAGJIR) mais aussi chez les syndicats de médecins libéraux et les enseignants (SNEMG). Pour beaucoup, une telle décision aurait eu des conséquences délétères sur la formation et sur la qualité des soins prodigués dans ces territoires. La jeune génération avait appelé ses pairs à se mobiliser via la campagne #pasencadrépasformé.
À l’issue de la CMP, Alain Milon (LR), rapporteur du texte au Sénat, a estimé que l'initiative de compromis est « un excellent début à la lutte contre la désertification médicale ».
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