L'agresseur du Dr Corinne Joyeux, un homme de 26 ans a été condamné lundi à Poitiers à six mois de prison. Le prévenu, un jeune père de famille, avait agressé vendredi la généraliste dans un cabinet de Châtellerault (Vienne), où sa compagne et leur fille de cinq mois s'étaient faits éconduire, après être arrivées avec près d'une heure de retard à un rendez-vous. Contre le père, connu de la justice, l'accusation avait requis six mois ferme. Elle a dénoncé un comportement "hystérique" de gens qui veulent "tout, tout de suite", tandis que le président Jean-Daniel Callen rappelait à la jeune mère que "son compagnon ne serait pas là aujourd’hui si (elle) s'était comportée correctement".
Lors de cette comparution immédiate au tribunal correctionnel, quelques détails ont été apportés sur les circonstances de l'altercation. Selon des témoignages cités à l'audience, la jeune mère, s'entendant dire qu'elle devrait passer après des patients présents, s'était énervée et avait insulté un médecin. Une autre praticienne du cabinet s'était alors interposée pour ramener le calme, et avait invité la patiente à sortir avec son enfant. Le père, qui fumait dehors en attendant, a assuré à la barre du tribunal correctionnel de Poitiers avoir été alerté par des cris de sa compagne, et avoir vu une femme "pousser (sa) femme avec le bébé dans les bras". Il a aussitôt asséné une forte claque, qui a envoyé la tête de la médecin cogner contre une chaise, puis le sol, où elle est restée inconsciente quelques minutes.
De son côté, le couple a effectivement porté plainte, affirmant que leur fille avait eu la tête cognée contre la porte du cabinet, en dépit du certificat de l'enfant, qui n'a pas révélé de trace de coup.
Alors que le cabinet médical concerné reste fermé jusqu'au 2 novembre. Des syndicats de médecins de la Vienne, dont le vice-président CSMF de l'URPS Nouvelle Aquitaine Philippe Boutin, ont indiqué préparer une journée "santé morte" fin novembre dans le département, face à la multiplication des agressions de médecins. De son côté, le Cnom réclame des engagements du ministère de la Santé. Son président ayant demandé par ailleurs un rendez-vous avec le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve.
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