Jeudi, Céline Berthié était convoquée par son Ordre départemental pour une réunion de conciliation, à la suite d'une plainte pour anti confraternité déposée fin juillet à son encontre par le Syndicat national des médecins homéopathes français (SNMHF). Comme 123 autres confrères, cette praticienne girondine avait signé en mars une tribune appelant à dérembourser l’homéopathie et à ne plus reconnaître les diplômes d'homéopathie.
La généraliste de Cussac-Fort-Médoc s’est donc présentée jeudi au siège du CDOM de Gironde. Le SNMHF n’avait en revanche pas fait le déplacement. « Ils ont clairement dit qu'ils n'iraient pas en conciliation et que cela passerait directement au conseil régional », précise Céline Berthié.
« Si nous n’avions pas interpellé l’opinion publique, rien n’aurait bougé »
Une revendication qui n’a pas empêché les président et vice-président de l’Ordre girondin d’attendre 25 minutes avant de commencer la réunion. « Le président espérait vraiment qu’il y ait quelqu’un pour représenter le SNMHF », souligne Céline Berthié.
Pendant cette réunion, l’Ordre a reproché à la praticienne le procédé employé et lui a demandé pourquoi ses confrères et elle s’étaient exprimés dans les médias. « L’Ordre n’aime pas trop qu’on fasse du bruit. C’est une institution qui préfère qu’on lave son linge en famille », observe-t-elle. « J’ai été claire. Je leur ai répondu que si nous n’avions pas interpellé l’opinion publique, rien n’aurait bougé », confie la Girondine au Généraliste.
Au total, la réunion aura duré 45 minutes. Le Dr Berthié en est sortie satisfaite. « De ce que je sais, la plupart des conciliations se sont bien passées. On a eu affaire à des gens raisonnables, qui comprenaient le problème de mélanger les pratiques », souligne la praticienne.
Un vote du CDOM 33 le 6 septembre
Désormais, les conseillers du CDOM 33 devront voter pour décider de s’associer à la plainte du SNMHF (à l’instar de celui des Hauts-de-Seine) ou non. Une échéance que Céline Berthié aborde sereinement. « Je suis confiante. Et puis ça m’est égal : je ne changerai jamais d’idée, je ne regretterai jamais d’avoir tenu ce discours car c’est viscéral. Je défends les patients, leur droit à être bien informé et la science. Les sanctions ne m’arrêteront pas ». « C'est sûr que je préférerais que l’Ordre ne s’associe pas à la plainte, ça me rassurerait. Mais sinon, tant pis », conclut-elle.
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