L'ancien médecin-chef des urgences de Guéret, poursuivi pour homicide involontaire, a été condamné jeudi à deux ans de prison avec sursis par le Tribunal correctionnel après le décès d'une patiente en 2010. Il lui a été reproché une erreur de diagnostic et la non-prise en charge d’une patiente qui aurait pu être sauvée. Souffrant de malaises, Élodie, une étudiante en pharmacie de 23 ans, avait appelé son médecin généraliste qui avait alors diagnostiqué une embolie pulmonaire. Il l'avait faite transporter par ambulance au service des urgences de l'Hôpital de Guéret, joignant l'électrocardiogramme pratiqué et un courrier où il prévenait ses collègues de la probabilité d'une embolie pulmonaire.
Lors de l'audience le 30 octobre dernier, le médecin-chef qui avait pris en charge la jeune femme à son arrivée aux urgences, avait affirmé ne pas se souvenir d'avoir lu le courrier du médecin généraliste mais avait assuré avoir demandé une analyse pour contrôler si la patiente souffrait, ou non, d'une embolie pulmonaire. Quelques heures plus tard, Élodie semblant aller mieux, le médecin de 54 ans, sans prendre connaissance du résultat de l'analyse, l'avait laissée rentrer chez elle, à Aubusson (Creuse). Le lendemain, Élodie succombait à une embolie pulmonaire.
A l’audience, l'avocat du médecin, Me Philippe Clerc, avait défendu un défaut d'organisation, des analyses qui ne sont pas parvenues, "un dramatique concours de circonstances". Le tribunal a fait valoir que les médecins interrogés sur cette affaire ont déclaré que "la malade aurait dû être gardée en observation et des examens complémentaires auraient dû être pratiqués" et qu'il y avait "eu erreur de diagnostic", concluant que "la jeune femme aurait pu être sauvée".
Il y a un an, une étude du département de médecine générale du CHU d’Angers montrait que les courriers des généralistes adressés aux urgences avaient peu d’influence sur le classement des priorités.
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