Le patient décédé à Rennes en janvier à la suite d'essais cliniques souffrait sans doute de pathologies non décelées. Au terme des investigations réalisées dans le cadre d'une enquête préliminaire ouverte le 15 janvier par le pôle de santé publique de Paris, le procureur de Paris a indiqué que "la victime décédée était porteuse, bien avant sa participation à l’essai, d’une pathologie vasculaire endocrânienne occulte, susceptible d'expliquer l'issue fatale la concernant"
François Molins a d'ailleurs annoncé avoir ouvert une information judiciaire contre X pour "homicide involontaire" sur les circonstances du décès. L'enquête judiciaire est également ouverte pour les "blessures involontaires" concernant les 4 autres patients souffrant de troubles neurologiques. L'information judiciaire des juges d'instruction devra "déterminer si des fautes de nature pénale ont contribué de manière certaine au décès et blessures des victimes ou si les faits s'inscrivent dans le cadre d'un aléa scientifique", a déclaré le procureur.
"Le produit administré aux volontaires sains n’était pas adultéré (absence de toute autre susbtance) et "les essais effectués sur les animaux, soumis à des doses très fortes sur de longues périodes, ne semblaient pas pouvoir, en l'état des investigations, laisser présager les effets indésirables tels qu’apparus chez l’être humain, exposé à des doses bien moindres et sur une durée réduite", souligne également le procureur. "A ce stade des investigations, la molécule-test apparaît en cause mais le mécanisme physiopathologique déclenché demeure encore inconnu à ce jour", affirme-t-il.
Pour François Peaucelle, le directeur du centre rennais Biotrial où l'essai a été réalisé, l'ouverture de l'enquête judiciaire est "une procédure normale, nous sommes sereins face à ça". "C'est un accident qui mérite une véritable enquête judiciaire", a poursuivi François Peaucelle, tout en se disant "pas sûr qu'il y ait matière à trouver une quelconque faute pénale" dans le dossier. A propos de la pathologie vasculaire endocrânienne dont souffrait la personne décédée, il a souligné son caractère "occulte", expliquant selon lui que ni Biotrial ni le patient lui-même n'étaient au courant de cet antécédent médical avant sa participation à l'essai.
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