Vive émotion après la tentative de suicide de Nicolas Bonnemaison, hospitalisé à Bordeaux

Publié le 31/10/2015

Crédit photo : BURGER/PHANIE

Les réactions ont été nombreuses après que Nicolas Bonnemaison ait tenté samedi de se donner la mort. L'ex-urgentiste bayonnais, condamné il y a une semaine à deux ans de prison avec sursis a été retrouvé samedi matin inconscient dans un véhicule sur la commune de Tosse dans le département des Landes, sur un chemin de terre, en lisière d'un bois. Il aurait tenté de mettre fin à ses jours en absorbant des médicaments et en s'asphyxiant avec le gaz d'échappement de sa voiture. Ce sont des joggeuses, intrigués par le moteur tournant d'un véhicule, qui ont donné l'alerte peu avant 10h00. L'homme a été ensuite transporté au CHU de Bordeaux par hélicoptère. Apparemment, son état était jugé ssérieux lors de son admission samedi..

Nicolas Bonnemaison avait été condamné samedi dernier en appel par la Cour d'assises du Maine-et-Loire, à Angers, pour avoir délibérément donné la mort à une patiente de 86 ans. L'ex-urgentiste avait par contre été acquitté pour six autres patients, également incurables et en fin de vie, auxquels il était également accusé d'avoir donné la mort, avec des injections létales.

Le médecin était apparu éprouvé par ce deuxième procès sur deux semaines, mais aussi assez combatif. Pendant le procès d’Angers, ses antécédents de dépression avaient été évoqués, mais les experts psychiatres n’expliquaient pas ainsi les actes qui lui étaient reprochés. A l'issue du verdict, ses avocats l'avaient surtout décrit comme "soulagé, parce que pour lui c'est la fin de ce calvaire judiciaire. Après le verdict d'Angers, les avocats de Nicolas Bonnemaison avaient fait savoir que leur client renonçait à un pourvoi en cassation, mais allait saisir la chambre disciplinaire de l'Ordre d'une demande de révision de sa radiation, décidée en 2014, et confirmée par le Conseil d'Etat. Un recours contre cette radiation est aussi pendant à la Cour européenne des droits de l'Homme.

L’acte désespéré de l’ex-urgentiste a provoqué une vive émotionMarie-Pierre Kuhn, une anesthésiste membre de son comité de soutien, a estimé samedi qu'en dépit de son soulagement exprimé à Angers, le verdict a "effondré" l'ex-urgentiste. Elle a aussi accusé le Conseil de l'Ordre de l'avoir "broyé par principe sans rien connaître des dossiers incriminés". Au final, "il est la seule victime de l'affaire Bonnemaison", a-t-elle résumé. Pour sa part, Frédéric Chaussoy, contacté par l'AFP (qui fut lui même poursuivi en 2003 dans l'affaire Vincent Humbert de Berck) a commenté ainsi l'épilogue tragique du procès d'Angers : "C'est gravissime, il paye l'acharnement judiciaire. Il paye lourd. J'espère que certains et certaines pourront encore se regarder dans la glace". Michèle Delaunay , ex-ministre des Personnes âgées et cancérologue, qui a témoigné au procès, a dit samedi sa "peine". "Le premier procès et plus encore, le second, ont soufflé trop fort sur cette flamme de souffrance", dont Nicolas Bonnemason est porteur, a-t-elle estimé. Elle a souhaité que "la médecin e le sauve deux fois : en le ramenant à la vie et en lui permettant de retrouver son titre de médecin ."

L'affaire était abondamment commentée aussi sur internet, notamment dans le corps médical et chez les partisans d'un changement de la législation.


Source : lequotidiendumedecin.fr