Rempart contre la désertification médicale, garantie de soins de qualité ? Deux récentes études remettent en question ces deux arguments, fers de lance des partisans des maisons de santé. En novembre 2013 les chercheurs de l’Irdes montrent que si les maisons de santé sont bien implantées sur le territoire français, en priorité sur les zones médicalement défavorisées, elles ne suffisent pas à elles seules à faire reculer les déserts médicaux. Les maisons de santé ne seraient donc pas la solution miracle vu que, d’après l’Irdes,
« l’évolution des densités de médecins généralistes n’est significativement pas différente entre les bassins de vie dotés ou non de maisons de santé ».
L’exemple américain
Même interrogation aux Etats-Unis, alors que des cabinets de premier recours sous forme de Patient-Centered Medical Home (PCMH) – les maisons de santé américaines – sont actuellement en cours d’expérimentation outre-Atlantique. Dans une étude publiée en février dernier dans le JAMA, des chercheurs font remarquer que ce modèle, censé améliorer la prise en charge des patients et faire faire des économies sur les dépenses liées aux hospitalisations, ne serait pas aussi efficace qu’on pourrait l’imaginer. L’étude du JAMA montre, en effet, que les améliorations en termes de qualité des soins ont été limitées à un seul indicateur sur onze (celui concernant le suivi des patients diabétiques) et qu’en trois ans il n’y a pas eu de réduction de dépenses hospitalières, ni de diminution de recours aux urgences.
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