Dans l’Indre, la dynamique « SAS » est bien enclenchée.
Les libéraux organisés en inter-CPTS (communautés professionnelles territoriales de santé) se veulent des têtes chercheuses pour répondre aux demandes de soins non programmés des patients sans médecins traitants (30 000 personnes). « Le projet du SAS a été porté par la ville. L’hôpital nous a soutenus », salue le Dr Laurence Philippe, présidente de la CPTS de Châteauroux.
Le patient privé de médecin traitant sera invité à appeler le numéro dédié aux soins non programmés. « Ici, nous n’avons pas fait le choix d'un front office avec numéro unique. Les patients disposeront de deux numéros, le 15 et sans doute le 116-117 », explique la généraliste. La régulation libérale du SAS sera gérée par l'Inter-CPTS dans un local distinct du Centre 15. Les médecins régulateurs volontaires auront le choix de prendre leur garde, soit sur site soit à domicile en télérégulation. Pour l'effection, chaque CPTS devrait gérer les modalités : planifier des plages de rendez-vous dédiés, organiser des téléconsultations ou faire appel à des structures de type SOS médecins… Avant de démarrer, libéraux et hospitaliers doivent trancher plusieurs points : montage juridique du SAS, recrutement et la formation des équipes (assistants de régulation médicale, opérateurs de soins non programmés), système d’information et protocole de prise en charge. « On espère embarquer tous les acteurs », indique le Dr Philippe.
Friture sur la ligne
Du côté de l’Ille-et-Vilaine, le SAMU s’est associé avec trois CPTS du département. Plusieurs problèmes restent à finaliser dont la structure juridique. « On va démarrer dans le cadre d'une convention mais faut-il aller vers un groupement de coopération sanitaire ensuite ? », s’interroge le Pr Louis Soulat, chef de service des urgences. La formation des opérateurs de soins non programmés est un autre défi, en lien avec le centre de formation des assistants de régulation médicale (ARM). « Il leur faut un socle commun », affirme l’urgentiste.
En Haute-Garonne, SAMU et libéraux ne sont pas toujours sur la même ligne. La demande de l'URPS d'expérimenter deux numéros n'a pas été acceptée par l'hôpital. Autre point sensible : la télérégulation. « On nous dit que les contraintes techniques du CHU ne permettent pas de l'envisager pour le début de l’expérimentation. Or, techniquement la télérégulation fonctionne déjà dans plusieurs départements. Cela va décourager les médecins », déplore le Dr Jean-Marc Castadère, président de la Fédération des associations de régulation de Midi Pyrénées (FARMIP). Le généraliste, pourtant très favorable au principe du SAS « qui donne une vraie place aux soins non programmés », ne cache pas son inquiétude.
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