« C'était une dame qui habite à proximité et que nous avions déjà prise en charge. Je n'explique pas du tout cette violence », raconte ce lundi au « Quotidien » le Dr Sébastien Chopin, encore choqué par son agression jeudi 27 octobre au cabinet de SOS Médecins de Melun (Seine-et-Marne). Les 13 généralistes membres de l'association ont aussitôt fait jouer leur droit de retrait jusqu'à ce lundi matin, entraînant la fermeture des consultations de SOS durant tout le week-end.
Violence gratuite
« Les faits se sont déroulés vers 18 h15 », relate le généraliste. Une mère de famille se présente au cabinet sans rendez-vous pour faire ausculter son bébé. « Dans la salle d'attente pleine, précise le Dr Chopin. Après avoir regardé son fils pour m'être assuré que ce n'était pas une urgence vitale, je l'ai invitée à reprendre un rendez-vous pour des créneaux de soirée encore libres et réservables. »
Une remarque qui a fortement déplu à la patiente, le ton montant rapidement, jusqu'aux insultes et à des coups répétés contre le médecin. « La scène s'est déroulée sous les yeux d'autres patients dont une enfant de six ans, témoigne le médecin qui a porté plainte auprès de la police. Cette violence gratuite n'était pas liée aux difficultés d'accès aux soins. Je ne trouve aucune excuse à cette personne. »
Boutons d'alerte, caméras et riposte pénale
Depuis leur implantation dans ce quartier de la ville il y a 20 ans, les médecins de cette association locale n'avaient jamais subi d'agressions. « Là, nous avons passé un cap, se désole le Dr Chopin. On sent qu'on peut basculer vers des comportements anti-civiques ».
Installé depuis 15 ans à Melun, ce médecin — qui est aussi président local de SOS depuis trois ans — réitère les revendications de son association d'urgentistes libéraux. « Nous demandons par exemple que des systèmes de sécurité comme les boutons d'alerte soient installés dans les centres de permanence de soins. Cela ne peut se faire qu'avec l'accord de la police », dit-il. Le médecin qui s'est vu prescrire 10 jours d'ITT souhaite aussi la sécurisation des locaux, si nécessaire avec des zones d'attente fermées, ou encore l'installation de caméras. Face aux agressions de médecins, SOS appelle par ailleurs de ses vœux une réponse pénale « forte et exemplaire », notamment dans le cas d'agresseurs récidivistes.
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