L'ex-compagnon d'une interne en médecine générale de 27 ans, accusé de l'avoir tuée à coups de couteau à Saint-Ouen en septembre 2019, comparaît depuis mardi devant la cour d'assises de Seine-Saint-Denis.
La jeune femme, originaire de Normandie, était interne en médecine générale à la faculté de Paris-Diderot et effectuait son 4e semestre d'internat dans le service de pédiatrie de l’hôpital Jean-Verdier de Bondy (Assistance publique – Hôpitaux de Paris). Elle avait été retrouvée morte dans son appartement, tuée « d'environ 20 coups de couteau », a retracé, devant la cour, l'officier de police judiciaire en charge de l'enquête à l'époque des faits. Ses collègues et amis s'étaient inquiétés qu'elle ne se rende pas sur son lieu de travail. Alertée, la police avait découvert son corps sans vie dans l'appartement dont la porte était entrouverte. Son ancien compagnon, désormais âgé de 34 ans, avait été arrêté 20 jours après la découverte du corps et mis en examen pour homicide volontaire.
La victime, militante engagée dans l'aide aux migrants à Paris, avait mis un terme à sa relation avec l'accusé peu avant les faits, lui laissant toutefois les clés de son domicile, selon les enquêteurs.
Verdict vendredi
L'accusé, de nationalité soudanaise, se trouve en situation irrégulière. Il est arrivé en France en 2017, au terme d'un parcours migratoire chaotique, notamment via la Libye. « Après avoir connu un bonheur qu'il ne pouvait imaginer, il a eu peur de tout perdre quand la jeune femme a décidé de rompre au bout de neuf mois de relation », a déclaré à l'AFP Me Chloé Arnoux, son avocate.
Le verdict est attendu vendredi. À l’époque, le meurtre de la jeune femme avait provoqué une vive émotion et une cellule d'urgence médico-psychologique avait été mise en place par l'AP-HP pour les équipes de l'hôpital. Un psychiatre avait été chargé d'accompagner les étudiants du DES de médecine générale de la faculté de Paris-Diderot.
D'après un bilan du ministère de l'Intérieur, 146 féminicides – stade ultime des violences subies par plus de 200 000 femmes par an – ont été recensés en 2019, et 102 en 2020.
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