Un psychiatre, expert pour la justice vendéenne pendant plus de trente ans, a été condamné jeudi 21 novembre par le tribunal correctionnel de Poitiers à deux ans de prison avec sursis pour agressions sexuelles.
Convaincu de s'être livré à des attouchements, notamment sur des enfants et adolescents, le Dr Jouin devra aussi être inscrit au fichier des auteurs d’infractions sexuelles, verser 10 000 euros d'amende et plus de 15 000 euros aux parties civiles. Le parquet avait requis contre l'expert en pédopsychiatrie cinq ans de prison pour ces « actes décalés, inutiles à la pathologie des patients ».
« J'ai été formé comme ça »
Ayant effectué toute sa carrière au centre hospitalier de La Roche-sur-Yon (Vendée), il s’était étonné qu’on puisse lui reprocher ces agressions sexuelles « par personne abusant de l’autorité que lui confère sa fonction », entre septembre 2010 et janvier 2014 : « J’ai été formé comme ça en psychiatrie, même si ça se fait de moins en moins maintenant. »
Des membres de son équipe avaient fait remonter en janvier 2014 à la direction de l'hôpital les curieux examens du Dr Jouin, radié par la suite en 2015 par son conseil de l’Ordre. Une enquête administrative avait fait état d’examens injustifiés, touchers rectaux ou vaginaux, sur des enfants et adolescents, filles et garçons vulnérables hospitalisés en psychiatrie dans l’unité psychiatrie infanto-juvénile qu'il dirigeait. Des faits que le médecin a justifié par des nécessités médicales ou des demandes émanant de ses patients.
Selon un collège d'experts, le pédopsychiatre est largement sorti de sa sphère de compétence et a pratiqué des examens intrusifs, injustifiés médicalement sur des patients souvent jeunes et vulnérables et hors sujet par rapport aux missions d’expertises confiées par la justice.
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