Le constat de Santé publique France (SPF) est sans appel : le cancer du col de l’utérus reste « un problème de santé publique majeur ». Tant en matière de vaccination que de dépistage, le tout sur fond de disparités territoriales, les chiffres publiés à l’occasion de la Journée mondiale contre le cancer, ce 4 février, montrent certes une amélioration mais SPF pointe le retard par rapport aux objectifs de l’Organisation mondiale de la santé. Pour le cancer colorectal et celui du sein, l’agence souligne le retard du dépistage organisé, mais nuance en intégrant les dépistages individuels. Pour le cancer du sein, les femmes auraient ainsi un recours « similaire aux autres pays européens ».
Alors qu’elle dispose de centres de pointe dans la prise en charge, la France est-elle vouée à se trouver à la traîne en matière de prévention et de dépistage organisé ? Les plans cancer, depuis 2003, puis la stratégie décennale de lutte contre les cancers 2021-2030 ont permis une structuration de la réponse, voire des financements fléchés. Pour sa première phase entre 2021 et 2025, cette dernière devait être dotée d’1,74 milliard d’euros. Le comité de pilotage qui s’est tenu le 4 février s’est félicité du lancement de plus de 200 des 237 actions prévues, avec la finalisation de 52 d’entre elles. L’année 2025 s’avère charnière, avec la nécessité d’évaluer la stratégie pour définir la feuille de route pour la prochaine période. D’ores et déjà, le ministre de la Santé, Yannick Neuder, a fait quelques annonces, notamment pour les cancers du col de l’utérus et du poumon, sans préciser quels moyens supplémentaires seraient alloués. Outre la prévention, le comité de pilotage a également été l’occasion de revenir sur les trois autres axes, à savoir limiter les séquelles et améliorer la qualité de vie, lutter contre les cancers de mauvais pronostics et s’assurer que les cancers bénéficient à tous.
À l’heure du One Health, la stratégie de lutte contre le cancer ne devrait-elle pas intégrer plus de ministères ?
Si on ne peut que souligner l’ensemble des efforts français dans la lutte contre le cancer, on peut cependant déplorer que le comité interministériel ne soit présidé « que » par les représentants des ministères de la Santé et de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. À l’heure du One Health et alors que se multiplient les publications sur l’impact de la pollution et de nos modes de vie, la feuille de route 2026-2030 ne devrait-elle pas intégrer plus de ministères ?
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