Après les multiples alertes sur le changement climatique, le temps n’est plus aux déclarations de bonnes intentions. « Partout dans le monde, les systèmes de santé sont vulnérables aux impacts du changement climatique, mais ils y contribuent également, déclarait, fin 2023, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS. Nous avons donc la double responsabilité de construire des systèmes de santé pouvant résister aux chocs climatiques, tout en réduisant leur empreinte carbone ». En France, quelques mois plus tôt, l’alors ministre déléguée à l’Organisation territoriale et aux Professions de santé, Agnès Firmin Le Bodo, fixait sept objectifs à réaliser entre 2023 et 2040. Rappelons que le système de santé représente 8 % des émissions françaises de gaz à effet de serre, selon le think tank Shift Project. Depuis plusieurs mois, la prise de conscience est collective, comme l’illustre notre numéro.
Le système de santé représente 8 % des émissions françaises de gaz à effet de serre
Les industriels du médicament ont présenté, par la voix de leur syndicat, un plan de décarbonation. Au menu : réduction de 50 % des émissions de gaz à effet de serre et des consommations d’énergie liées à la fabrication des produits pharmaceutiques et baisse de 25 % des émissions liées aux autres activités, le tout à l’horizon 2030. Les entreprises en avance sont priées de partager les bonnes pratiques via une cartographie.
Du côté des hôpitaux, les choses se mettent en place également, comme le montre notre dossier. Les CHU de Rouen ou de Bordeaux partagent ainsi les actions déployées dans de nombreux services, et l’hôpital Nord Franche-Comté, sa démarche avec les CPTS du territoire. Et si certaines décisions relèvent des directions, notamment quand il s’agit d’opter (en partie) pour l’énergie photovoltaïque comme le centre hospitalier de Chalon-sur-Saône, les professionnels de santé sont de plus en plus sollicités. « Nous avons lancé différents ateliers, toutes professions confondues sur l’écoconception du parcours patient », indique Laëtitia Mirjol, directrice de la transition écologique au CHU de Rouen. L’Agence nationale de la performance sanitaire et médico-sociale (Anap) a, elle, publié début janvier un bilan des tendances. Il en ressort notamment que « près de trois établissements sur quatre ont nommé un référent développement durable » ou encore qu’ « un tiers des établissements mène une politique de réduction du gaspillage alimentaire ».
Autre exemple de cette démarche : le Congrès de pneumologie de langue française qui se tient depuis ce 26 janvier à Lille a adopté une démarche de limitation de ses impacts environnementaux. Si elle rappelle les conséquences de l’environnement sur la santé respiratoire, souligne la Pr Chantal Raherison-Semjen (CHU de Pointe-à-Pitre), coordinatrice du comité d’organisation, souligne : « il faut que chacun participe à son niveau ».
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