Avec sa coque blanche immaculée et ses vitres opaques derrière lesquelles se cache un arsenal d'instruments de mesure connectés, on pourrait la croire directement sortie d'un film de science-fiction. Pourtant, la cabine de téléconsultation développée et commercialisée par la société Health for development (H4D) est utilisée depuis bientôt cinq ans en France et dans plusieurs pays européens.
À peine plus grand qu'un photomaton, ce cabinet médical connecté baptisé « Consult Station » est le premier du genre. Il permet aux patients de bénéficier d'une consultation médicale à distance en prenant eux-mêmes leurs mesures grâce à la palette d'outils dont est équipée la machine. Nul besoin d'un professionnel de santé pour accompagner les utilisateurs qui se font guider par le médecin présent sur l'écran en face d'eux. Le colloque singulier est respecté et les conditions d'une consultation physique presque intégralement retrouvées.
Réduire le temps d'attente
Une cinquantaine d'exemplaires de la « Consult Station » sont déjà en service dans l'Hexagone. Initialement imaginée pour apporter une réponse dans les territoires les plus reculés, la cabine sévit aujourd'hui majoritairement en ville, dans les entreprises.
Le siège de Sodexo (société française de restauration collective), basé à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine), en est équipé depuis octobre 2018 et compte entre 10 et 20 utilisateurs par mois. « Quand on connaît les difficultés parfois pour obtenir un rendez-vous chez le médecin, cela permet au personnel d'accéder facilement à une consultation directement depuis le lieu de travail », explique Nataliane Thoulon, directrice de la stratégie santé du groupe, qui assure n'avoir reçu « que des retours positifs ».
Depuis la parution de l'avenant 6 de la convention médicale qui permet le remboursement de droit commun des actes de téléconsultation, dans le cadre du parcours de soins (sauf dérogations), de nouvelles collectivités pourraient se laisser séduire. C'est le cas de la petite commune du Favril (Eure-et-Loir), 355 habitants, qui va bientôt accueillir une telle cabine dans sa mairie à la faveur d'une expérimentation sur deux ans menée avec l'agence régionale de santé (ARS) Centre-Val de Loire. « Avec seulement quatre médecins dans un rayon de 15 km cela va permettre de réduire le temps d'attente pour obtenir une consultation », espère l'édile John Billard, à l'origine du projet.
Pour s'équiper, il faut compter minimum 3 500 euros par mois et par cabine. Un prix qui inclut, outre la location de l'outil, la maintenance de l'appareil, la formation des médecins et l'organisation administrative. « Il ne s'agit pas de poser une cabine au milieu de nulle part mais de s'inscrire dans un projet de santé, en bonne intelligence avec les acteurs de terrain », explique le Dr Franck Baudino, fondateur de la société H4D.
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