Les précédentes réformes ayant échoué à réorganiser efficacement le système de santé, le défi du Ségur de la santé s’annonce immense. D’autant que le gouvernement souhaite que les quelque 300 participants (syndicats, élus, acteurs institutionnels, Assurance maladie, ARS…) parviennent à s’entendre en un temps record. Lancé fin mai, le Ségur doit en effet se concrétiser à la mi-juillet avec la signature par Olivier Véran d’« accords de la Santé ». « Le sujet est trop important pour le pays pour qu’on aille aussi vite », regrette le Dr Jérôme Marty, président de l’UFML-S, qui ne participe pas à ces échanges.
De surcroît, les participants ne sont entrés dans le vif du sujet qu’une semaine après l’ouverture de la concertation. Les groupes de travail dédiés aux quatre « piliers » de ce Ségur (ressources humaines, investissement/financement, simplification et territoires) ne se sont en effet réunis pour la première fois que la semaine passée.
Un comité Ségur national, dirigé par Nicole Notat (ancienne présidente de la CFDT, ayant soutenu le plan Juppé de 1995 qui a introduit l’Ondam), anime la concertation et devra « faire émerger les propositions autour de ces quatre axes », explique le ministère de la Santé. Outre ces groupes, qui se réuniront chaque semaine, des concertations territoriales seront organisées. « Toutes les structures associatives (fédérations, URPS, syndicats et ordres locaux…) peuvent contribuer au Ségur et faire remonter les contributions », indique l’avenue Duquesne. Une plateforme en ligne devait également être lancée début juin. Une équipe du ministère de la Santé fera la synthèse de ces contributions à la fin du mois pour alimenter les réflexions du comité national.
Des mesures intégrées au PLFSS 2021 Une fois les mesures arrêtées par le comité Ségur national, un « travail technique », mobilisant les équipes de l’avenue de Ségur et de l’Assurance maladie, « sera nécessaire », précise le ministère. Olivier Véran fera ensuite des arbitrages politiques pour aboutir à ces « accords de la Santé ». Les mesures retenues pourront être introduites dès la fin septembre dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2021, par une autre loi ou via des négociations conventionnelles.
Le ministère n’a pas caché son intention d’avoir « des résultats très rapidement ».
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Ce que réclament les syndicats pour ce Ségur
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