Des atteintes artérielles ou veineuses du niveau du membre supérieur ne sont pas rares chez les sportifs. Parmi elles, le syndrome du défilé thoracobrachial se définit par l’ensemble des manifestations liées à la compression du paquet neurovasculaire dans la région de l’épaule, dont 98 % sont d’origine neurologique, 2 % d’origine veineuse et 1 % d’origine artérielle.
Le syndrome du défilé thoracobrachial veineux est lié à la compression par la pince ostéo-claviculaire de la veine sous-clavière, avec une compression extrinsèque liée à l’hypertrophie du muscle sous-clavier. Il peut s’agir d’une thrombose veineuse aiguë (phlébite d’effort) due à des fissures traumatiques intimales, majorée par la compression musculaire, et qui nécessite en urgence un traitement par anticoagulant voire une thrombolyse.
On peut aussi retrouver un syndrome post-thrombotique, qui se manifeste au décours d’une thrombose veineuse profonde passée inaperçue. Cela se traduit par un membre œdématié et cyanosé, avec développement d’une circulation veineuse collatérale. Plus complexes à diagnostiquer : des occlusions intermittentes positionnelles de la veine sous-clavière peuvent aussi survenir.
Ces pathologies se retrouvent essentiellement dans les sports avec antépulsion ou abduction du bras, favorisées par une pratique intensive et le caractère répété de mouvements en position inhabituelle. « Mais elles peuvent aussi concerner certaines professions imposant le travail avec les bras levés : dentistes, coiffeurs, peintres en bâtiment », prévient la Dr Émilie Tella (Centre hospitalier Victor Dupouy, Argenteuil).
Le syndrome du défilé thoracobrachial d’origine artérielle est responsable soit d’une ischémie aiguë du membre supérieur, soit d’une ischémie par embols distaux au niveau de la main. De façon plus chronique, il peut s’agir d’une claudication intermittente du membre supérieur, plus difficile à mettre en évidence
Compression et traumatismes
Le syndrome de la tabatière est lié à une thrombose de l’artère radiale, avec dissection, qui nécessite une anticoagulation par héparine de bas poids moléculaire, relayée par des anticoagulants oraux. Trois mécanismes peuvent être en cause. La compression de l’artère radiale entre l’articulation trapézo-métacarpienne et les insertions tendineuses entraîne une ectasie de la paroi vasculaire, puis une thrombose et des embols distaux. Les traumatismes directs au niveau de la partie inférieure de l’avant-bras ou du poignet (« région de la manchette »), dans la gouttière du pouls, peuvent provoquer une dissection. Enfin, la chute en avant avec réception sur les paumes en hyperextension forcée, peut amener à une dissection de l’artère radiale et/ou un arrachement des collatérales. Ce syndrome touche volontiers les volleyeurs.
On peut en rapprocher le « syndrome de la main froide du volleyeur » : souvent très douloureux, il s’accompagne d’une sensation d’engourdissement, de mains froides, de doigts blancs avec cyanose et risque de nécroses pulpaires. Il est lié à des lésions locales sur les artères radiales ou ulnaires, dues à des traumatismes répétés ou, plus à distance, à des embols provenant d’un anévrysme de l’artère circonflexe postérieure humérale ou de l’artère sous-clavière.
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