L’aSTHME est une maladie inflammatoire chronique dont l’origine demeure inconnue. Mais ce qui est certain actuellement est que son développement est favorisé par l’association d’une prédisposition génétique et d’une exposition à des facteurs environnementaux.
Le Consortium européen GABRIEL qui regroupe plus de 23 groupes de chercheurs issus de 19 pays a réalisé une vaste étude d’association génomique, sur plus de 10 000 sujets asthmatiques et 16 000 sujets sains, tous d’origine européenne. Cette étude multinationale (financée par la Communauté européenne, le ministère français de la Recherche, la Fondation Asthma UK, le Welcome Trust) est unique dans le fait que plus de 15 milliards de tests génétiques ont été analysés au Centre national de génotypage d’Evry. De cette étude, il ressort l’identification de plusieurs variants génétiques associés à l’asthme. On peut ainsi citer :
- un variant sur le chromosome 2 impliquant les gènes IL1RL1 et IL18R1,
- un variant sur le chromosome 9 à côté du gène IL33. Ce dernier gène exprimé dans l’épithélium pourrait fonctionner comme un signal de danger, alertant le système immunitaire de lésions épithéliales au cours d’un traumatisme ou d’une infection,
- un variant sur le chromosome 15, situé sur le gène SMAD3 ; on sait que les souris déficientes en protéine SMAD3 ont un taux accru de cytokines proinflammatoires dans les poumons,
- des variants sur le chromosome 17q21 impliquant les gènes ORMDL3 et GSDMB, gènes associés uniquement à l’asthme débutant dans l’enfance
- un variant sur le chromosome 22 dans le gène IL2RB. Les loci IL33 et IL18R1 pourraient modifier la réponse inflammatoire vis-à-vis d’une lésion épithéliale, alors que les loci SMAD3 et IL2RB pourraient réguler les voies de cicatrisation,
- un variant sur le chromosome 6 impliquant le gène HLA-DQ, premier locus de susceptibilité à l’asthme à avoir été identifié. Ce locus aurait un rôle fondamental dans l’asthme apparaissant à l’âge adulte.
Peu d’effet sur les IgE.
Autre enseignement de cette étude est que les gènes contrôlant le taux des IgE ainsi que les variants génétiques associés à l’asthme n’auraient que peu d’effets sur les IgE. De là on avance que les allergies accompagnant de nombreux cas d’asthme seraient plutôt une conséquence qu’une cause d’asthme. Ainsi les thérapies concentrées uniquement sur l’allergie, ne traiteront pas la maladie.
De plus les résultats soulignent qu’un dépistage génétique pour prédire le risque individuel d’asthme ne serait pas de grande valeur et que la part des facteurs environnementaux est également très importante pour favoriser la survenue de l’asthme.
« Cette étude génétique, comme le souligne le Pr Florence Demenais (Inserm UMR 946, université Paris Diderot) est un puissant outil pour décrypter les mécanismes génétiques sous-tendant l’asthme, pour dévoiler les différents types de maladies composant le syndrome de l’asthme, pour découvrir l’origine des lésions bronchiques dans l’asthme. »
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