Alors que l’utilisation des agonistes des récepteurs du GLP-1 (aGLP-1) ne cesse d’augmenter dans le diabète de type 2 et l’obésité, ces médicaments semblent perturber les tomographies par émission de positons (ou TEP scans) réalisées avec le traceur fluorodésoxyglucose (FDG). C’est ce que rapportent des Britanniques lors du congrès annuel de l’Association européenne de médecine nucléaire (EANM’25), la 38e édition cette année.
Les aGLP-1 interfèrent avec le métabolisme du glucose, la motilité gastrique et le tonus sympathique, ce qui peut entraîner des artéfacts au TEP scan. Des cas cliniques avaient déjà rapporté des fixations dans le muscle squelettique, le myocarde et la graisse brune, qui peuvent être considérées à tort de nature cancéreuse ou inflammatoire.
Dans leur étude, les radiologues du groupe privé d’imagerie médicale Alliance Medical ont compilé de façon rétrospective les cas de patients traités par aGLP-1 ayant passé un TEP scan au FDG dans le cadre d’un bilan en oncologie. L’équipe a observé des fixations atypiques qui pourraient prêter à confusion, sans prise en compte du dossier médical. « Nous avons trouvé que ces changements d’images sont de plus en plus fréquents, alors qu’il n’existe pas de recommandation internationale à ce sujet », a déclaré le Dr Peter Strouhal, directeur médical dans le groupe.
S’enquérir du traitement suivi
Une erreur d’interprétation peut conduire à des examens inutiles, une stadification du cancer inappropriée et à des retards dans la mise en route du traitement, plongeant les patients dans le stress et l’incertitude. « Reconnaître la fixation caractéristique associée aux aGLP-1 permet d’éviter de l’anxiété et des interventions inutiles, faisant que les patients reçoivent le bon traitement, au bon moment, sans détour ni doutes », a souligné le Dr Strouhal.
Pour l’heure, les chercheurs ne conseillent pas de modifier la préparation des patients ni d’arrêter le traitement avant l’examen. En revanche, ils préconisent aux professionnels de remplir soigneusement le document sur les traitements suivis pour guider l’interprétation en attendant des recommandations officielles. Les Australiens suggèrent de continuer le traitement, mais de réaliser l’examen le matin avec un jeûne à partir de minuit et de s’assurer du contrôle glycémique. L’équipe poursuit le recueil d’informations dans d’autres centres afin de collecter des éléments de preuves plus robustes pour établir des recommandations britanniques.
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