« Le terme de « Nash », ou de « stéatohépatite non alcoolique », recouvre parfois à tort à tout le spectre des stéatopathies métaboliques non alcooliques du foie (NAFLD). Ces dernières regroupent en fait plusieurs stades d’atteintes hépatiques : la stéatose, simple surcharge graisseuse, qui est la porte d’entrée dans la maladie, la Nash elle-même, associant surcharge graisseuse et inflammation, la fibrose, et enfin la cirrhose, rappelle le Pr Maxime Ronot, radiologue à l’hôpital Beaujon (Clichy). Dans ce contexte, l’imagerie est utile pour dépister la stéatose sans recourir aux biopsies. »
Plus d’un français sur quatre
C’est essentiellement le syndrome métabolique, associant résistance à l’insuline, augmentation du tour de taille, HTA et dyslipidémie avec hypercholestérolémie, qui induit la stéatopathie. Or, avec l’épidémie d’obésité, les maladies graisseuses non alcooliques du foie touchent désormais un quart de la population mondiale. En France, la prévalence serait autour de 25 à 30 %. « À l’hôpital Beaujon, au sein d’une série de patients adressés pour IRM hépatique, quel qu’en soit le motif, la fréquence des stéatopathies (NAFDL) était de 25 %, indique le Pr Ronot. Ces stéatopathies, pourvoyeuses non seulement de cirrhoses, mais aussi de carcinomes hépatocellulaires, constituent aujourd’hui un problème de santé publique. D’où la question du dépistage précoce de la maladie, destiné à conseiller et mettre en œuvre de mesures hygiénodiététiques, les seules aujourd’hui à même d’en prévenir l’évolution. »
Première limite, le coût
En plus de générer des images, il donne une information sur la composition chimique des tissus, c’est pourquoi l’IRM est la technique la plus sensible et spécifique en imagerie pour quantifier les graisses. On utilise une séquence spécifique très rapide, disponible sur toutes les machines. La quantification de la graisse par IRM est donc parfaitement adaptée au diagnostic de la stéatose, définie par un taux de graisses hépatique supérieur à 5 %, alors que l’échographie classique n’identifie que les stéatoses importantes (taux de graisses supérieur à 30 %). « Au total, l’IRM, moins invasive, plus précise et plus reproductible que la biopsie, est en passe de devenir l’examen de référence pour quantifier la stéatose. Seul bémol, son accessibilité et son coût sont peu adaptés au dépistage à grande échelle, même si l’on se restreint aux sujets à risque », tempère le Pr Ronot.
Perspectives en échographie
L’échographie est un examen peu coûteux et bien adapté au foie. Si, à ce jour, sa performance est insuffisante pour dépister la stéatose, une nouvelle technique, utilisant en particulier la mesure de l’atténuation des ultrasons, pourrait en améliorer la sensibilité. Son utilisation est encore aujourd’hui restreinte à la recherche.
Entretien avec le Pr Maxime Ronot (hôpital Beaujon, Clichy)
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