La vaccination en France pourrait commencer la dernière semaine de décembre, a déclaré le Premier ministre Jean Castex, lors de sa présentation de la stratégie vaccinale devant l'Assemblée nationale, ce 17 décembre.
Le Premier ministre et le ministre de la Santé Olivier Véran - seul devant les Sénateurs ce 17 décembre, après que Jean Castex a dû s'isoler en tant que cas contact d'Emmanuel Macron - sont entrés dans le détail des trois phases déjà connues et inspirées par les recommandations de la Haute Autorité de santé (HAS).
Coup d'envoi en Europe à partir fin décembre
Le coup d'envoi de la première phase, destinée aux plus vulnérables à risque de formes graves, reste tributaire du feu vert de l'Agence européenne du médicament (EMA), qui doit examiner le dossier du vaccin de Pfizer/BioNTech le 21 décembre. « Nous attendons ensuite un avis de la Commission européenne qui pourrait valider l'utilisation du vaccin en Europe le 23 décembre, a précisé Olivier Véran. Après quoi il y aura l'avis de la Commission technique des vaccinations de la HAS », entre le 24 et 28 décembre. « Auquel cas, avec une coordination européenne (...) nous pourrions alors commencer à vacciner », a-t-il relevé.
Selon la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, la vaccination contre le Covid-19 va commencer dans l'UE les 27, 28 et 29 décembre. « La France a réuni les ministres de la Santé (ou leurs représentants) de ses principaux voisins allemand, belge, espagnol, italien, luxembourgeois, néerlandais, suisse le 15 décembre en visioconférence pour échanger et coordonner leurs stratégies de vaccination Covid-19, notamment au regard des enjeux spécifiques pour les populations transfrontalières », a précisé le ministère de la Santé. Les participants se sont aussi entendus pour partager rapidement les informations en matière de pharmacovigilance.
La France attend une livraison d'1,16 million de doses de vaccins avant la fin de l'année 2020, puis 677 000 autres autour du 5 ou 6 janvier. Cette première vague doit s'étaler sur 6 à 8 semaines, pour tenir compte du délai de 21 jours entre la première vaccination et le rappel. Un million de personnes devraient être concernées : un avis complémentaire imminent de la HAS doit détailler les publics prioritaires, parmi les personnes à risque de forme grave en raison de leur âge et de facteurs de comorbidités et les personnes qui les accompagnent.
Février : 14 millions de personnes ciblées dans la deuxième phase
À partir de mi ou fin février, s'ouvrira la deuxième phase, qui visera « près de 14 millions de personnes présentant un facteur de risque lié à l'âge ou à une pathologie chronique ainsi que certains professionnels de santé », selon Jean Castex. La vaccination devrait s'échelonner selon le rythme de livraison des différents vaccins et selon les catégories d'âge : d'abord les plus de 75 ans, ensuite les plus de 65 ans puis les plus de 50 ans, a précisé Olivier Véran.
La troisième phase interviendra à la fin du printemps et s'adressera d'abord aux personnes âgées de 50 à 64 ans, puis aux professionnels des « secteurs essentiels au fonctionnement du pays en période épidémique », à savoir sécurité, éducation et alimentation, selon les mots du ministre de la Santé. Ensuite aux publics vulnérables et précaires, ainsi qu'aux professionnels qui les prennent en charge, puis enfin au reste de la population.
À la recherche de la confiance
Selon Santé publique France, seulement la moitié (53 %) des personnes interrogées en novembre souhaite se faire vacciner, contre deux tiers (64 %) en juillet, un chiffre parmi les plus faibles au monde.
Pour tenter de gagner la confiance des Français, principe cardinal de la campagne, Jean Castex a rappelé qu'une consultation médicale sera proposée en amont de l'acte de vaccination et que cette dernière « n'aura pas lieu sans que le consentement éclairé ait pu être exprimé ». « Personne ne se verra imposer la vaccination, ni dans les EHPAD ni ailleurs dans le pays », a enchéri Olivier Véran devant le Sénat ce 17 décembre.
Ce qui n’a pas suffi à vaincre tous les doutes des députés, qui ont notamment soulevé les problèmes logistiques liés au stockage et à la conservation des vaccins. Ou encore à l'épuisement des professionnels.
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