Quelle conduite recommander face à des patients consultant pour fatigue vocale ?
La fatigue vocale peut être le symptôme révélateur de diverses pathologies tant laryngées (nodules, kyste, inflammations, oedèmes) que digestives (reflux gastro-oesophagien), neurologiques (maladie de parkinson, paralysie laryngée unilatérale …) voire parfois allergiques. Ce symptôme doit conduire à la réalisation d’un examen laryngé. Ce dernier est au mieux effectué à l’aide d’optiques grossissantes (optique rigide, naso fibroscope) dans le cadre d’un examen clinique ortorhinolaryngologique complet. Chez un professionnel de la voix, en l’absence de lésion laryngée identifiable il convient d’analyser en détail le mécanisme phonatoire à la recherche d’un malmenage et/ou d’un forcage vocal. L’examen strobosopique du larynx tout comme le bilan phoniatrique prennent alors toute leur valeur avant d’envisager une rééducation orthophonique.
Quelles promesses véhicule l’arrivée des microrobots dans la chirurgie des cordes vocales ?
Lorsque l’on croise, dans la base de données Pubmed de la National Library nord-américaine, les termes « robotic » et « vocal cord», une cinquantaine d’article apparaissent. Tous ces articles sont consacrés à la chirurgie robotisée par les voies naturelles des cancers du larynx et en particulier de la corde vocale. Aucun de ces travaux ne traite des microrobots dont l’arrivée dans le traitement des pathologies de la corde vocale ne semble pas proche.
Les cordes vocales–celles des imitateurs, par exemple, ont elles une mémoire ?
Les cordes vocales (ou pli vocaux selon la terminologie internationale) sont des formations tendineuses localisées au sein du larynx. Comme toutes les structures tendineuses, elles n’ont pas de mémoire. Par contre, lors de la phonation (l’émission de la voix) et lors de sa transformation en parole ou en chant, les circuits de la mémoire au niveau cérébral ainsi que les neurones dits en miroir tout comme les structures cérébrales "profondes" (amygdale et hypocampe ) où sont mis en jeu les phénomènes d’intégration et de récompense) sont très fortement activés. Dans le cadre d’un imitateur, ou d’un ventriloque, ces connexions et activations cérébrales sont démultipliées. Ces artistes, tout comme les chanteurs professionnels, ont par ailleurs une perception aiguisée de leur fonctionnement laryngé et de la gestion de leur souffle avec un véritable rétro feed back au niveau cérébral.
Un confrère, le Pr Alain Branchereau, a défendu il y a quelques années la thèse de la castration chimique pour expliquer la voix exceptionnelle du chanteur Michael Jackson. Crédible ?
A ma connaissance, la voix exceptionnelle de Michael Jackson n'a pas de substrat chimique et s'explique bien plus par la combinaison d'un talent associé (comme pour tous les très grands chanteurs) d'un travail vocal intensif commencé dès la plus jeune enfance et poursuivi tout au long de la carrière.
Avec l’usage intensif des téléphones mobiles, nos voix changent-elles ?
L'usage du téléphonne mobile n'a aucun impact sur nos voix tant au niveau de leur intensité, de leur timbre ou de leur registre.
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