« Le syndrome du choc acoustique reste peu connu des professionnels de santé. C’est un sujet encore discuté mais plusieurs études internationales indiquent qu’il s’agit bien d’une entité pathologique survenant après une exposition à un bruit fort, inattendu et soudain et provoquant un groupe de symptômes neurophysiologiques et psychologiques », indique le Dr Marie-José Fraysse, service ORL, CHU de Purpan, Toulouse et présidente de l’Association française des équipes pluridisciplinaires en acouphénie.
Ce syndrome survient principalement dans les centres d’appel téléphoniques, un milieu « bruyant nécessitant une attention auditive soutenue chez des personnes travaillant toutes avec un casque », précise-t-elle. C’est dans ce contexte qu’une exposition à un bruit de forte intensité (70 à 80 décibels), et surtout soudain et inattendu – tel que des bruits parasites, un sifflement malveillant dans le casque, un effet larsen, une sonnerie de fax, une alarme… – bien qu’insuffisante pour provoquer un traumatisme sonore avec surdité, peut être à l’origine d’un choc acoustique. Le symptôme le plus marquant du syndrome du choc acoustique est l’otalgie ou douleur dans l’oreille, qui peut prendre plusieurs formes (brûlure, coup de couteau ou douleur plus sournoise et persistante). Certains patients peuvent aussi ressentir une gêne auditive ou une sensation d’oreille pleine. Dans certains cas, cela peut s’accompagner d’acouphènes, sifflements ou bourdonnements ou d’hyperacousie très invalidants. La surdité associée est rare. Enfin, on retrouve généralement de l’anxiété, du stress avec la « peur que cela recommence », détaille le Dr Fraysse.
La prise en charge repose d’abord sur une explication sur la réalité de ce syndrome et de sa non-gravité, pour rassurer les patients. « De manière systématique, on prescrit en première intention des corticoïdes car on pense qu’il peut y avoir un problème inflammatoire local. Si les symptômes persistent, en particulier les acouphènes ou l’hyperacousie, on peut prescrire une thérapie sonore d’habituation, une thérapie comportementale cognitive. Il faut aussi procéder à une éviction plus ou moins longue du milieu sonore », indique le Dr Fraysse.
D’après un entretien avec le Dr Marie-José Fraysse (CHU Purpan, Toulouse) et présidente de l’Association française des équipes pluridisciplinaires en acouphénie.
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