Tumeur bénigne mais récidivante, le cholestéatome impose un traitement chirurgical. Il y a plus de dix ans, des signes évocateurs d’une récidive chez un patient opéré conduisaient à une nouvelle intervention destinée à éliminer une nouvelle lésion. « Aujourd’hui, en cas de suspicion clinique ou au scanner, on peut différencier une récidive d’un remaniement fibreux postopératoire grâce à la séquence de diffusion en IRM, et ainsi apporter une réponse claire quant à la nécessité d’une nouvelle intervention. Face à un comblement de l’oreille moyenne, le scanner seul ne peut pas conclure à une récidive », explique la Dr Raphaëlle Souillard-Scemama (Sainte-Anne, Paris).
L’IRM avec injection est encore utilisée en cas de suspicion de récidive mais la vraie révolution vient de l’IRM de diffusion. Certaines équipes, notamment en Belgique, utilisent uniquement cette technique.
Dans le domaine des rochers, il faut également souligner l’avènement du cone-beam (faisceau conique), nouvelle technique d’imagerie équivalente au scanner mais qui délivre de faibles doses d’irradiation. Ses indications sont surtout dentaires mais concernent également les pathologies du rocher, des sinus et maxillo-faciales.
La pathologie parotidienne a également profité de l’essor de l’imagerie. La glande parotide était encore explorée il y a une dizaine d’années par des séquences morphologiques de base. Aujourd’hui, les séquences de perfusion et de diffusion en IRM permettent d’affiner l’approche diagnostique de la lésion parotidienne, en particulier de déceler son caractère bénin ou malin. « On peut affiner le diagnostic et prévenir le chirurgien qui adaptera son geste en fonction des résultats de l’IRM, complément indispensable de la ponction échoguidée pour étude histologique. En sachant que certaines tumeurs, comme le cystadénolymphome (tumeur de Whartin) ne doivent pas être opérées », précise la Dr Souillard-Scemama.
Le scanner et/ou l’IRM sont également essentiels en cancérologie de la région cervicale, en déterminant l’extension de la tumeur dans les plans adjacents, non visible en endoscopie. Toutes ces caractéristiques vont guider le geste chirurgical. En IRM, la séquence de diffusion peut permettre de détecter des métastasess ganglionnaires infracentimétriques. L’ imagerie est ici encore pratiquée dans un but thérapeutique mais également pour une évaluation de la réponse post-thérapeutique.
Entretien avec la Dr Raphaëlle Souillard-Scemama, radiologie et imagerie médicale, centre hospitalier Sainte-Anne, Paris
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