Hypoacousie
Le médecin traitant ne trouve pas de bouchon de cérumen (les bouchons de cérumen peuvent provoquer des acouphènes en plus d’une hypoacousie lorsqu’ils deviennent occlusifs). Les tympans sont normaux. Il l’adresse donc en urgence à son correspondant ORL. Ce dernier fait un audiogramme tonal qui confirme l’hypoacousie (figure 1).
Le traumatisme sonore
Chacun a, à la naissance, dans son oreille interne un capital de cellules sensorielles. Celles-ci ne sont pas remplacées lorsqu’elles meurent. Il faut donc gérer avec soin ce capital auditif pour le faire durer le plus longtemps possible. Or le pire ennemi de ces cellules sensorielles est le bruit lorsqu’il est intense, surtout s’il est prolongé.
La cote d’alerte est de deux heures à 91 dB, mais seulement de 15 minutes à 100 dB, niveaux sonores facilement atteints lors des concerts, si l’on ne prend pas certaines précautions.
Au début il y a simplement une fatigue auditive par épuisement métabolique des cellules ciliées avec élévation des seuils auditifs, sensations d’oreille ouatée et acouphènes. Au stade de fatigue auditive, l’oreille va récupérer complètement, mais lentement (en moyenne 16 heures de repos pour compenser 2 heures d’exposition à 100 dB dans une discothèque bruyante). Lorsque le niveau de bruit a été trop élevé ou que le temps d’exposition a été trop long, les cellules ciliées ne récupèrent plus, il se produit une disruption de leurs stéréocils et elles meurent. La conséquence en est une surdité de perception irréversible. Tant qu’elle n’affecte que les zones fréquentielles très aiguës qui ne sont pas indispensables pour la compréhension de la parole, le sujet n’a pas conscience de l’altération de son audition, jusqu’à ce qu’apparaissent, à la suite d’autres agressions sonores, des difficultés à comprendre dans le bruit (dans la rue, au restaurant, à l’école…), puis une surdité sur les fréquences plus graves affectant l’intelligibilité de la parole même dans le calme.
Que faire ?
Que faire après un traumatisme sonore aigu en concert ?
Le premier impératif est de mettre les oreilles au repos : dans le calme, pas de musique, le maximum de silence. Comme il n’y a aucun moyen de savoir au début si les cellules sensorielles sont simplement altérées ou si elles sont mortes, on propose un traitement de soutien cochléaire à base de corticoïdes et vasodilatateurs, pendant quelques jours seulement.
Que conseiller ?
Que conseiller à un adolescent qui veut aller à un concert ?
- De ne jamais se mettre près des enceintes (le « décret discothèque » du 15 décembre 1998 limite à 105 dB le niveau sonore dans les discothèques),
- de porter des bouchons protecteurs (il y en a de plus en plus souvent en vente à l’entrée des salles de spectacle),
- de sortir dès qu’il perçoit un acouphène et de mettre ses oreilles au repos (par le silence)
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