La bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) est considérée comme un facteur de risque d’embolie pulmonaire (EP). Mais celle-ci n’est pas toujours facile à diagnostiquer lors d’une hospitalisation pour exacerbation aiguë car les symptômes se recouvrent en partie. La prévalence de l’EP en cas d’exacerbation n’est donc pas vraiment connue, car souvent non recherchée.
L’étude de cohorte multicentrique française PEP (1) présentée par le Pr Françis Couturaud (CHRU Brest) avait pour objectif de déterminer la prévalence d’EP chez les patients hospitalisés pour une exacerbation de BPCO, qu’ils aient ou non une suspicion clinique d’EP. Le diagnostic, réalisé chez chaque patient dans les 48 heures suivant l’admission, reposait sur un algorithme fondé sur le score de Genève, les D-dimères, le scanner thoracique, et un échodoppler veineux des membres inférieurs. Les objectifs secondaires étaient d’évaluer le taux d’EP sur un suivi de trois mois, chez les patients qui n’avaient pas de maladie thromboembolique (MTE) initiale.
Même en l’absence de signes cliniques
Parmi les 740 patients inclus, une EP a été confirmée chez 44 (5,9 %) d’entre eux et une thrombose veineuse profonde (TVP) isolée chez 10 (1,4 %), soit une prévalence de la MTE de 7,3 % (IC95 [5,6 – 9,4]). Chez les patients avec (n = 299) ou sans (n = 441) suspicion clinique d’EP, la prévalence de la MTE était respectivement de 11,7 % (IC95 [8,6 – 15,9]) et 4,4 % (IC95 [2,8 – 6,6]).
À trois mois, parmi les 686 patients qui n’avaient pas de MTE initialement, 5 ont eu un diagnostic d’EP dont 2/264 suspectées et 3/422 non suspectées. Au total, 50 patients (6,8 %) étaient alors décédés : 12/44 (27,3 %) avaient une EP à l’inclusion et 38/686 (5,5 %) n’en avaient pas.
(1) Abstract PA 3 637. Couturaud F et al. Frequency pulmonary embolism in patients with acute exacerbation of chronic obstructive pulmonary disease. PEP prospective trial
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